"Women House", une expo féministe, radicale et amusante à la Monnaie de Paris

© Cindy Sherman Untitled Film Still #35 Courtesy of the artist and Metro Pictures, New York
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Diane Shenouda, édité par A.H.
L'exposition "Women House", qui réunit des œuvres diverses d'artistes femmes, questionne la place des femmes dans l'espace domestique.

C'est une expo à ne pas manquer, aussi bien pour les femmes que pour les hommes. Jusqu'au 28 janvier, la Monnaie de Paris accueille Women House, une exposition collective de femmes de tous les pays, des années 1930 à nos jours.

Des "desperate housewives". La rétrospective, qui s'ouvre avec l'énorme Nana-Maison de l'artiste Niki de Saint-Phalle (cf photo ci-dessous), secoue, car elle questionne - avec ironie parfois - la place des femmes dans l'espace domestique. À l'image de ces "desperate housewives" évoquées avec beaucoup d'humour dans les dessins d'une artiste suédoise des années 1970, où l'on voit une femme passer la serpillière au moyen d'un petit homme en costume. Dans cette exposition, chaque oeuvre est un cri.

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(Crédit : Niki de Saint-Phalle)

Questionner le rôle que l'on attribue aux femmes. L'exposition comprend aussi les autoportraits de la photographe américaine Cindy Sherman, dans les années 70, où elle se grime et joue tous les rôles type de la femme au cinéma en 1950-1960. "Ce sont des femmes qui sont toujours soit alanguies, qui ont peur, qui pensent qu'elles vont être victimes de quelque chose, ou qui sont en train de se maquiller, qui s'ennuient. Ce sont des femmes vues par les hommes, les réalisateurs sont des hommes. C'est ce regard masculin sur le corps féminin, et sur le rôle qui est donné aux femmes dans les films, que Cindy Sherman interroge", analyse au micro d'Europe 1 Camille Morineau, la commissaire de l'exposition.

Des femmes puissantes. Women House compte aussi de nombreux films et performances, comme cette artiste qui grimpe sur les murs de son salon, à l'image d'une araignée. La maison est ici prison. Comme un fil rouge, l'exposition se termine par l'énorme araignée de Louise Bourgeois, symbole de la puissance féminine cette fois. "Cette araignée nous protège aussi, c'est une sorte de maison", souligne Camille Morineau. Des femmes "puissantes", mais aussi des femmes "architectes d'un monde nouveau".

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(Crédit : Louise Bourgeois)