Nénette 1:20
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Laure Dautriche, édité par Ugo Pascolo
A la ménagerie du Jardin des plantes, Nénette, l'une des plus vieux orangs-outans du monde, a été initié à la peinture par des chercheurs pour mieux comprendre son espèce. 

Avez-vous déjà vu des singes faire de la peinture ? A la ménagerie du Jardin des plantes, à Paris, l'une des plus vieilles orangs-outans du monde, Nénette, laisse libre cours à son imagination sur une toile, une fois par mois. Une expérience artistique et scientifique. 

"Elle s'applique pour étaler les couleurs". C'est installée confortablement sur des copeaux de bois que Nénette, une orang-outan de 50 printemps, s'empare de sa palette, de sa toile vierge et commence à peindre. "Elle utilise souvent des outils", confie sa vétérinaire, Aude Bourgeois, au micro d'Europe 1. "Elle aime bien se servir d'un noyau de mangue par exemple [...]. Le résultat ressemble souvent à de l'art abstrait, elle ne se contente pas de faire des 'pâtés' dans un coin, elle s'applique pour étaler les couleurs", précise-t-elle.

Si Picasso a eu sa période bleue, Nénette, elle, préfère le vert : la couleur de son milieu naturel. 

Mieux comprendre les ourangs-outans. Mais l'intérêt de voir ces grands singes faire de la peinture n'est pas seulement artistique, il est avant tout scientifique. Depuis la fin du mois de décembre, les équipes de la ménagerie du Jardin des Plantes mènent une expérience pour mieux connaître les orangs-outans. Une espèce dont la déforestation et le braconnage devraient avoir raison à l'horizon 2050. C'est pour cela qu'en apprendre plus sur ces grands singes est important.

Etudier la concentration et le stress de Nénette. "On essaye de voir pendant une demi-heure quelles vont être leurs activités en lien avec la peinture", explique à BFMTV, Sabrina Kreif, maître de conférence au Muséum. Concrètement, les chercheurs analysent la salive de ces singes pour mesurer notamment le taux de cortisol, un indicateur du stress, mais également de la concentration. "Quand il y a un stress, il y a un pic de cortisol", résume Aude Bourgeois au micro d'Europe 1. "Là [quand Nénette peint, ndlr] il y a une élévation de cortisol qui montre un accroissement de la concentration". Une fois son oeuvre achevée, Nénette décide parfois d'enrouler sa peinture pour la donner à ses soigneurs à travers le grillage, comme pour les remercier de lui permettre de s'évader.