Une liaison supposée de Marie-Antoinette : d'où vient l'expression "avoir un Jules" ?

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Stéphane Bern , modifié à
Même si peu de gens emploient encore ces mots, nombreux sont ceux qui peuvent affirmer "avoir un Jules". Stéphane Bern retrace jeudi les origines de cette expression, qui signifie avoir un amoureux, dans l'émission "Historiquement vôtre" sur Europe 1. Et son histoire remonte à des ragots tenus à la cour de Versailles. 

Si vous aviez un mari, un amant ou même un proxénète au 20e siècle, vous aviez "un Jules". Ce prénom masculin est encore utilisé de manière désuète pour décrire le fait d'avoir quelqu'un dans sa vie. Et pourtant, comme l'explique Stéphane Bern, jeudi, dans l'émission Historiquement vôtre sur Europe 1, l'expression vient bien d'une histoire de femmes. Plus précisément celle d'une reine de France et de sa confidente.

Des rumeurs sur Marie-Antoinette

L'expression était en vogue à la fin du 19e siècle, où les Jules courent les rues. Dans les vingt premières années du 20e siècle, on en compte encore beaucoup. Le prénom est totalement tombé en désuétude dans les années 1980 et on assiste à un retour en grâce ces dernières années. Pourtant, l'expression "avoir un Jules" ne vient pas de là. Elle est beaucoup plus ancienne et tire son origine d'une reine de France. 

Marie-Antoinette d’Autriche, l’épouse de Louis XVI, est, encore aujourd’hui, l’une des plus célèbres têtes couronnées de l'histoire du pays. Cette figure emblématique de Versailles a cristallisé une haine aussi démesurée qu’injuste. Elle était surnommée "madame Déficit" ou encore "l’Autrichienne". Surtout, les rumeurs les plus folles sont proférées à son encontre et c'est de l'une d'entre elles que vient l'expression.

Jules de Polignac, mari de la confidente royale

Certains à la cour affirmaient qu'elle entretenait une liaison homosexuelle avec sa confidente, Madame de Polignac. Cette dernière avait un mari, Jules de Polignac. Quand, à la cour, on évoquait ce sulfureux potin, pour plus de discrétion on parlait donc du "Jules de la reine".

Les historiens ont depuis reconnu l’improbable véracité de cette liaison. Loin d'une histoire amoureuse, il s'agirait surtout d'un beau roman d’amitié. En témoigne le message inscrit sur la tombe de Madame de Polignac. Celle-ci est morte de maladie 50 jours après la fin tragique de Marie-Antoinette et on peut lire sur sa stèle : "morte de douleur".