Pourquoi certains Américains ont-ils besoin de sous-titres pour regarder "Peaky Blinders" ?

La série britannique "Peaky Blinders" raconte l'histoire d'un groupe de gangsters qui fait la loi dans le Birmingham du début du 20e siècle.
La série britannique "Peaky Blinders" raconte l'histoire d'un groupe de gangsters qui fait la loi dans le Birmingham du début du 20e siècle. © Robert Viglasky/Netflix
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Clémence Olivier , modifié à
SERIELAND COULISSE - Parce que les accents des comédiens sont trop prononcés et leur jargon local, certains Américains ont besoin de sous-titres pour regarder la série britannique "Peaky Blinders", rapporte Steven Knight le créateur de la série. 
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Un chef de gang charismatique, des casquettes dans lesquelles se nichent des lames de rasoir, une atmosphère sombre et brumeuse et une bande son rock... Cette semaine, dans SERIELAND, Clémence Olivier vous emmène dans les coulisses de la série britannique "Peaky Blinders". 

Depuis son lancement en 2013, la série britannique Peaky Blinders, qui raconte l'histoire d'un groupe de gangsters qui fait la loi dans le Birmingham du début du 20e siècle, fait un carton. Elle compte déjà 5 saisons, a été primée à plusieurs reprises et est diffusée un peu partout dans le monde : en Europe, en Asie mais aussi bien sûr aux Etats-Unis. 

De l'autre côté de l'Atlantique évidemment, on regarde la série en version originale. Mais selon le créateur de Peaky Blinders, Steven Knight, originaire de Birmingham, beaucoup d'Américains activent aussi les sous-titres anglais ! Pourquoi ? C'est ce que je vais vous raconter...

L'accent : un défi pour les comédiens

Quand il imagine sa série - Elle est fondée sur l'histoire d'un vrai groupe de gangsters qui fait la loi dans le Birmingham du début du 20e siècle - Steven Knight a une lubie : que ses personnages soient réalistes. Pour y arriver, il s'informe sur le contexte historique, se soucie des costumes, et aussi de la façon de parler des comédiens. Le gang Shelby vient de Birmingham, il doit donc parler comme dans les milieux populaires, industriels de l'époque avec l'accent et le jargon du coin.

Pour les comédiens, c'est un véritable défi. Car cet accent de l'ouest de l'Angleterre est l'un des plus difficiles à maîtriser. A tel point que les sociétés de productions anglaises sont nombreuses à éviter de mettre en scène des fictions à Birmingham. Alors les acteurs et les actrices se retroussent les manches. La Londonienne Helen McCrory, qui joue le rôle de tante Polly, trouve une source d'inspiration pour le moins originale. Elle se sert des clips d'un chanteur de heavy Metal originaire de Birmingham : Ozzy Osbourne.

Cillian Murphy, l'interprète de Tommy Shelby le chef du gang, choisit pour sa part une approche… immersive. Il capte les spécificités de l'accent en se rendant dans les pubs de la ville. Et puis il travaille d'arrache pied. Dans une interview au journal Cork Beo, il confie d'ailleurs qu'il lui faut en moyenne un mois pour trouver les bonnes sonorités. Mais ça paye ! Et à l'écran il perd peu à peu son accent irlandais pour s'approprier celui des natifs de Birmingham.

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De quoi perdre un peu certains Américains ! Pourtant, ils parlent la même langue. C'est pour ça qu'ils ont besoin de sous-titres anglais. Imaginez, c'est comme si nous Français, regardions une série dont l'action se passe au Québec avec des personnages qui parlent avec un accent marqué et des expressions locales. Et bien, on aurait certainement besoin d'un coup de pouce pour comprendre de quoi il en retourne dans les dialogues.

Un accent encore trop londonien ? 

De leur côté, et malgré les efforts déployés par les comédiens, les habitants de Birmingham ne sont pas tous convaincus. Certains estiment que l'accent employé dans Peaky Blinders ressemble davantage à celui de Liverpool ou que l'on entend l'origine londonienne de certains comédiens…  

Alors vous me direz, est-ce vraiment important ? Non, répond Steven Knight. Car s'il tient à ce que la langue soit la plus proche possible de celle de ses personnages, il reste pragmatique. Pour lui, il n'y a rien de pire qu'un acteur qui se focalise sur sa façon de parler plutôt que sur son jeu. La performance passe avant tout ! Et quand on voit le résultat, on ne peut que l'approuver !