OZ : le générique le plus réaliste de l'histoire des séries

Des guerres de clans, des matons pas si net, de la violence et un souci du réalisme sans égal… Cette semaine, dans SERIELAND, Clémence Olivier vous emmène dans les coulisses du générique la première série produit par HBO : OZ. 

"Je vais moi aussi vous parlez d'une série avec des flics et avec des criminels sauf qu'eux sont déjà derrière les barreaux ! Je vous emmène dans la prison américaine d'Oswald. C'est ici que se situe l'intrigue de la toute première série de la chaîne américaine HBO avec des épisodes d'1h. On est en 1997, juste avant Sex and the City et près de 15 ans avant Game of Thrones. Cette série, c'est OZ.

La série raconte le quotidien de criminels hyper violents au sein de Em City, une unité spéciale de la prison censée favoriser la réinsertion. Et si j'ai eu envie de vous parler de OZ, c'est parce qu'elle est la première à pousser le réalisme au maximum que ce soit dans le choix des acteurs, dans les dialogues et jusque dans le générique ! 

Une bande originale qui n'est pas comme les autres

Moi, à chaque fois que je regardais un épisode, j'avais le sentiment d'être transportée avec ces criminels, comme confinée avec Vernon, le violeur néonazi, l'Irlandais Ryan O'Reilly, Adebisi, le chef du gang des afro-américains condamné pour avoir décapité un policier ou Nino et les membres de la mafia italo américaine, encore très influents depuis la prison...

La musique, stridente et angoissante, y est sûrement pour beaucoup. La bande originale de Oz n'est vraiment pas comme les autres. Elle a été composée à base d'objets que l'on pouvait trouver en prison ! 

Des portes qui claquent, le bruit des clés qui tournent dans les serrures, les cris, les hurlements des détenus, mais aussi  la batterie dont on peut jouer en retournant une poubelle… Détourner des objets du quotidien des prisonniers pour en faire des instruments, on pourrait se dire que c'est seulement un bon storytelling pour vendre la série. En fait, c'est le fruit d'une véritable réflexion et même d'un engagement du créateur, Tom Fontana. 

Il veut montrer la violence qui règne derrière les barreaux, leur organisation en clan mais aussi le rôle ambigu des surveillants pénitentiaires et au fond l'échec du système carcéral. Pour que la fiction soit la plus réaliste possible, le créateur de la série donne de sa personne. Pendant deux ans, Tom Fontana visite des prisons américaines, rencontre des détenus. Et une chose le marque particulièrement lors de ses visites : c'est le bruit, il est omniprésent !!

Ça devient alors une évidence. La musique, la bande son de Oz doit refléter cette atmosphère bruyante et oppressante. Dans le livre "Séries, une addiction planétaire", le créateur se confie à ce sujet à l'autrice, Charlotte Blum. Il explique qu'il a rapidement balayé l'idée d'utiliser des musiques plus traditionnelles, comme c'est le cas dans les séries de l'époque, car, pour lui, la musique, c'est d'abord du bien être. Et le bien être, ça n'existe pas en prison.

Le nom de la série sur le bras

Tom Fontana ne se limite pas à la bande son. Le réalisme et le souci du détail, qui ont fait le succès de OZ, imprégneront toute la série. Le créateur a recruté des anciens prisonniers pour faire office de figurants. Mais c'est dans le générique que le réalisme est poussé à son paroxysme. 

On voit un homme se faire tatouer le mot "OZ" sur le bras. C'est en gros plan, on ne voit pas son visage mais on voit l'encre s'introduire dans la peau, on a presque mal pour lui. C'est une vraie scène, avec une vraie aiguille et la douleur qui va avec. Et le tatoué n'a rien d'un inconnu, c'est Tom Fontana lui même. Il s'est fait gravé dans la peau le nom de sa série".

 (Transcription)