Baguette Toits de Paris 1:33
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Zoé Pallier, édité par Mathilde Durand
Qui de la baguette, des toits de Paris ou du Biou d'Arbois sera désigné pour représenter la France et être inscrit au patrimoine immatériel de l'Unesco ? Entre les toits de zinc parisien et la mythique baguette, la bataille fait rage. Chacun défend son appartenance à la culture nationale. 

Quel symbole français sera inscrit cette année au patrimoine immatériel de l'Unesco ? Trois candidats sont en lice pour être proposés en tant que candidat par la France : le Biou d'Arbois, une fête traditionnelle viticole du Jura, la mythique baguette de pain et les artisans des toits de Paris. Si tous sont une partie de la culture nationale, un seul pourra concourir pour obtenir le prestigieux label, qui valorise les savoir-faire traditionnels. La compétition s'annonce serrée.

La baguette, patrimoine français intergénérationnel

Pour les défenseurs de la boulangerie, l'argumentaire est clair. "On est meilleur candidat parce que la baguette est un sujet qui concerne tout le monde", affirme Dominique Anract, le président de la Confédération nationale de la boulangerie. Pour lui, la baguette, de préférence bien cuite, c'est le symbole du patrimoine français. 

"Cela transcende les classes sociales. Le fait d'aller chercher cette baguette tous les jours, d'envoyer la première course à un enfant, le premier quignon de pain d'un bébé. C'est cette culture qu'on veut conserver", poursuit le président de la Confédération nationale de la boulangerie, au micro d'Europe 1. "Les toits de Paris sont un petit peu en compétition. On les invitera, je pense, à manger une bonne baguette avec nous."

Donner de la visibilité aux métiers de couvreurs-zingueurs et d'ornemanistes

Mais en face, l'adversaire principal a de la répartie. "Ce n'est pas avec la baguette de pain qu'on va reconstruire Notre-Dame", lance Gilles Mermet, ambassadeur de la candidature des toits de Paris. Vingt-deux mètres au-dessus du sol, il admire la vue panoramique : un voile de plaques de zinc de toutes les nuances de gris.

Le but n'est pas uniquement symbolique pour ce métier d'artisan. "Inscrire les savoir-faire des couvreurs-zingueurs et des ornemanistes au patrimoine de l'Unesco, c'est une façon de donner un éclairage prestigieux sur ce métier pour essayer d'attirer des jeunes", explique l'ambassadeur. "Il y a 500 jeunes qui manquent tous les matins sur les toits de Paris et cet éclairage là va certainement aider à susciter des vocations."

Le candidat espère être plus chanceux que l'an passé. Les toits de Paris avaient été éliminés dans la dernière ligne droite face à la yole martiniquaise.