Guillaume de Tonquédec : "Je crois être le premier surpris de cette popularité"

© Capture d'écran Twitter / Europe 1 / Claire Dutronc.
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A.D
Nikos Aliagas a suivi les traces de l'acteur dans Paris, qui continue d'avoir su succès sur les planches avec la pièce "La Garçonnière".
INTERVIEW

Ce dimanche, Guillaume de Tonquédec reçoit dans son QG, "sa cantine d'après spectacle", le restaurant Le Détour dans le 9e arrondissement de Paris. C'est là que l'acteur à donné rendez-vous à Nikos Aliagas pour l'émission En balade avec. "J'adore manger", glisse-t-il, même s'il est au régime.

Ce midi-là, au menu, du tartare de veau et du lieu jaune, mais c'est autour d'un café que les deux hommes discutent de la pièce que Guillaume joue au bout de la rue, au Théâtre de Paris, La Garçonnière.

"Un plaisir fou". "C'est un des spectacles que j'ai préféré jouer", glisse l'acteur qui le reprend avec sa troupe, en compagnie notamment de Claire Keim. Il dit souvent avoir été connu assez tard mais aussi "être le premier surpris de cette popularité" qui lui fait "un plaisir fou." La pièce que Gad Elmaleh voulait d'abord jouer est longtemps restée à l'état de jachère avant que le comédien insiste pour la monter. "Au début personne n'en voulait", dit-il, avant de désormais se féliciter de battre son record de rappels.

Tout se joue au 15, rue Blanche, l'adresse de la salle. Guillaume y emmène Nikos. Ils passent par la salle de 1.200 places, vide. "J’adore les coulisses, l’odeur du bois, de la poussière, des parfums qui  traînent, ça me bouleverse à chaque fois." Puis l'acteur monte sur la scène et touche un morceau de granit rose qu'il a lui-même placé dans le décor : "Ça me permet de me sentir chez moi dans un endroit qui n’est pas à moi", dit-il.

"Il faut que le public en ait pour son argent". C'est sa petite superstition, au-delà de ne pas porter de vert et de ne pas dire les mots interdits. Aussi, il chante dans sa loge pour déstresser, fait des vocalises. "Ça permet de chauffer la voix et on ne peut pas chanter si on est noué par le trac. (...) Un billet de théâtre coûte assez cher, donc il faut que le public en ait pour son argent. Il faut s’engager, il faut y aller", que la voix porte jusqu'à la 1.200e place. Puis ils sortent de l'antre théâtrale pour prendre un taxi direction les Champs-Elysées. Guillaume choisit d'écouter Thomas Dutronc, un artiste que le comédien connaît peu mais qui a un lien avec sa carrière : "Il y Jacques, son père, qui a a signé le générique de Fais pas-ci, fais pas-ça (la série star du comédien) et Thomas était assis à côté de moi quand j’ai eu le César du second rôle (pour le film Le Prénom)". 

"J'ai fait mes classes". Ils passent devant l'opéra de Paris, qui fait échapper une confidence : "J'y ai commencé comme figurant". Il avait alors 17 ou 18 ans. "Quand on a un tout petit peu d’ambition, on a envie de jouer les plus grands rôles, avec les plus grands acteurs, actrices, metteurs en scène. On est très impatient. J’ai fait mes classes en regardant les autres travailler. J’étais en coulisses pour voir les autres, comprendre pourquoi un soir, c’était plus émouvant que la veille, pourquoi un effet comique a été raté ou réussi. Il y a une mécanique du rire."

"Fou de parfum". Puis les voilà au 68, avenue des Champs-Elysée, à la maison mère du parfumeur Guerlain. "Je suis un fou de parfum, l'odorat est un sens important pour moi." L'acteur confie avoir longtemps porté Habit rouge, de la marque créée il y a 190 ans. "C’est aussi des souvenirs de famille. Ma grand-mère portait Shalimar. C’est lié à la tendresse aussi." Et le comédien de lier son métier, une représentation, à une effluve : "J’aime l’idée du parfum, parce qu’on porte quelque chose de très important mais qui est en même temps relié à l’éphémère. Une fois qu’on disparaîtra, l’odeur disparaîtra, il y aura le souvenir d’une très grande représentation, d’un film qui pourra marquer pour la vie. Un spectacle peut modifier une vie, je le pense vraiment, et pourtant il est éphémère."