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Nicoals Carreau, édité par Rémi Duchemin
Depuis deux ou trois ans, des pirates informatiques, grâce à la technique du "phishing" - de faux mails ressemblant furieusement à des vrais -, parviennent à s’emparer des manuscrits d’auteurs célèbres, avant leur parution. Les motivations comme l‘identité de ces pirates restent mystérieuses.

L’histoire est digne d’un Sherlock Holmes. Le New York Times rapporte que, un peu partout dans le monde, mais particulièrement aux Etats-Unis, des pirates informatiques tentent de voler les manuscrits des romans pas encore publiés des grands écrivains. Le manège dure depuis deux ou trois ans et des auteurs tels que Margaret Atwood ou Ian McEwan, par exemple, en ont déjà fait les frais.

Concrètement, l’écrivain reçoit un mail de son agent ou de son éditeur qui lui demande de lui envoyer la dernière version du prochain roman. Aucune raison de se méfier. L’écrivain envoie donc son manuscrit. Mais c’est un pirate qui le récupère.

Ni demande de rançon, ni chantage

C’est la méthode du "phishing", de l’hameçonnage. Le pirate envoie un mail avec une adresse presque identique au mail de l’éditeur. Simplement, il manque un n, ou un t est remplacé par un f… Et comme personne, pas plus les écrivains que les autres, n’examine les adresses mails, aux Etats-Unis, mais aussi en Italie, en Suède ou en Israël, des dizaines d’auteurs se sont faits voler leur texte.

Reste la question principale : à quoi bon ?  Car les romans non publiés sont évidemment invendables. Et d’ailleurs, ils ne resurgissent jamais dans les arcanes du web. Et aucune demande de rançon ne sont parvenues, pas de chantage non plus. Rien. L’hypothèse, qui vaut ce qu’elle vaut, est que ces manuscrits seraient volés par des scouts littéraires, ces éclaireurs de l’édition payés pour identifier les écrivains ou les genres qui ont le vent en poupe. Pour l’instant, le mystère reste entier. Mais en tout cas, ça ferait un bon roman.