De "Rambo 3" au "Pianiste" en passant par "Bambi"... les films de la vie de Gaël Faye

Samedi, Gaël Faye s'est prêté à un questionnaire de Proust version cinéphile dans "CLAP", l'émission de Mathieu Charrier sur Europe 1.
Samedi, Gaël Faye s'est prêté à un questionnaire de Proust version cinéphile dans "CLAP", l'émission de Mathieu Charrier sur Europe 1. © Europe 1
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Mathieu Charrier
Dans l'émission cinéma d'Europe 1, "CLAP !", un invité se prête chaque semaine à un questionnaire cinéma sur les films de sa vie. Samedi, c'est le rappeur et écrivain Gaël Faye qui a répondu aux questions de Mathieu Charrier.
INTERVIEW

Tous les samedis pendant une heure dans CLAP !, le spécialiste cinéma d'Europe 1, Mathieu Charrier, fait le tour de l'actualité du septième art. Chaque semaine, un invité, qu'il soit ou non du monde du cinéma, se soumet à un questionnaire personnel sur les films de sa vie. Samedi, le rappeur et écrivain Gaël Faye, auteur de Petit Pays, adapté au cinéma par Éric Barbier.

Votre premier souvenir en salle ?

"Eh bien, c'était à Bujumbura au Burundi, au cinéma Caméo. C'était Rambo 3. Il était incroyable. Toute la salle vibrait en même temps que le film. On était plein de gamins. C'était l'après-midi, on n'allait pas à l'école. Et puis, dès qu’on est sorti de la salle de cinéma, on a commencé, comme des petits garçons qu’on était, à prendre des branches pour tirer contre des ennemis invisibles. C’est un grand souvenir.

Votre meilleur souvenir en salle ?

Ce sont certainement des projections de Petits Pays. C'était très fort de le projeter au Rwanda, de revenir là-bas. On avait tourné dans le pays, avec les gens du pays, et eu une vague d'émotion m'a emporté. Mais aussi la satisfaction de me dire que j'avais pu apporter jusque-là une part de l'histoire qui, normalement, aurait dû être oubliée.

Le film que vous auriez aimé voir au cinéma ?

J'aurais adoré voir Amazing Grace sur Aretha Franklin, le film qui a été fait par Sydney Pollack. Je l'ai vu malheureusement sur le petit écran d’un ordinateur. Et je regrette de ne pas l'avoir vu en salle parce qu’il m'a bouleversé, et je sais que le cinéma décuple les émotions. Surtout, c'est un film où la musique est très importante et je pense qu'il faut le voir avec un vrai système d'écoute.

Le film que vous aimez, mais vous avez honte de l’avouer ?

J'avoue que j'ai un peu honte, mais c'est Les Visiteurs. C'est un film culte. Je l'ai montré récemment à mes filles qui n'ont n'ont pas trop compris pourquoi je l’aime autant. Mais j'en avais gardé un bon souvenir. Je trouve qu'il y a quand même une idée assez incroyable dans ce film. Il fallait oser.

Le film que vous avez le plus vu ?

Le film que j'ai le plus vu, c'est Le Pianiste de Roman Polanski. Quand il est sorti, je suis allé le voir peut être quatre ou cinq fois au cinéma parce qu'à chaque fois je disais à des amis : 'Tu l'as vu ? Ah non ! Eh bien je t'accompagne'. Mais je ne l'ai jamais revu en DVD. Il y a une puissance d'expérience à aller voir un film au cinéma, et ça n'a rien à voir de regarder ça chez soi.

Le film qui vous a fait le plus pleurer ?

C’est vieux comme le monde, mais je pense que c'est un dessin animé : Bambi. Je me souviens d'avoir versé toutes les larmes de mon corps. On devrait l’interdire aux enfants. (rires) Je me suis refusé à montrer ce traumatisme à mes filles.

Et pour finir, la bande originale qui a le plus marqué votre vie ?

La bande originale qui a le plus marqué ma vie, c'est celle de Buena Vista Social Club de Wim Wenders. Le film et l'album sont indétrônables. J’ai beaucoup d'émotion à chaque fois que je vois ce film, c’est tout ce que j'aime : il y a de l'amitié, du soleil et de la musique. Il y a de la sagesse et l'envie de vivre. C'est une fable sur la vie, et le fait qu’il est toujours possible qu'un miracle se produise. C'est un film sur les rêves éternels. Ça fait partie de mon panthéon."