"Coûter la peau des fesses" est utilisée quand quelque chose coûte cher. 1:59
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Stéphane Bern
Dans l’émission "Historiquement Vôtre" d’Europe 1, Stéphane Bern revient chaque jour sur une expression que l’on utilise au quotidien. Mardi, il a expliqué l’origine de "ça coûte la peau des fesses", inventée par le journaliste et humoriste Alphonse Allais, au 19e siècle. Mais une autre hypothèse, qui remonte à 1000 ans avant notre ère, existe également.

L’expression "ça coûte la peau des fesses" n’est pas la plus élégante parmi toutes celles qui composent la langue française, mais elle est malgré tout souvent utilisée. Et depuis longtemps. Elle serait apparue en France à la fin du 19e siècle. Mais selon Stéphane Bern qui se penche chaque jour sur une expression imagée de notre quotidien, une autre hypothèse, beaucoup plus ancienne, existe également. Celle-ci remonte à 1000 ans avant notre ère, quand la cité grecque d’Ephèse était alors en pleine effervescence.  

"Quand on s’interroge sur le rapport qualité-prix d’un bien, quand, conscient de la valeur d’un achat, on constate le sacrifice financier à faire, il nous vient parfois l’expression grivoise "ça coute la peau des fesses", qui ressemble à "ça coute un bras" ou "ça coute les yeux de la tête". Alphonse Allais, qui était journaliste et humoriste, a officiellement inventé "ça coute la peau" en 1897. François Cavanna dans son roman Les Russkoffs ose utiliser cette expression, mais elle était déjà entrée dans le langage courant. 

"La peau d'Ephèse"

Il existe une autre hypothèse quant à l’origine de la formule. Mille ans avant notre ère, dans l’actuelle Turquie, la cité grecque Ephèse brille de mille feux et deviendra la capitale de la province romaine d’Asie Mineure. Dans ce port de la mer Egée, le commerce tourne à plein régime. On y vend des épices, du bois précieux et des fourrures. Les peaux d’ours sont notamment à la mode, mais comme ce qui est rare est cher, les prix grimpent. Nait alors l’expression sous forme de calembour 'ça coute la peau d’Ephèse'. Mais je ne suis ni persuadé de l’authenticité de cette hypothèse ni de sa drôlerie…

Aujourd’hui, pour dire la peau des fesses en allemand, on dit que ça coute le blanc des yeux. En Espagne, c’est "costar un ojo y la mitad del otro", soit "ça coute un œil et la moitié de l’autre". Au Vietnam, on dit "un prix qui coupe la gorge"."