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Aurélie Dupuy , modifié à
A quelques jours de la sortie de son film "Amoureux de ma femme", le réalisateur et acteur s'est confié avec émotion sur ses débuts, sa famille et les obsèques de Jacques Higelin.
INTERVIEW

Il a débarqué à Paris à 19 ans sans connaître ni la ville ni personne. "Je venais d’avoir mon BEPC à 19 ans, ce n’est pas pour rien que j’ai fait Les Sous-doués", lance Daniel Auteuil, amusé, alors qu'il s'arrête devant le théâtre Chaillot en compagnie de Nikos Aliagas pour l'émission En balade avec.

Réalisateur. C'est là qu'il a atterri il y a plus de quarante ans et que tout s'est enchaîné à une vitesse folle. "Je tombe sur le Théâtre national populaire (TNP, ancêtre dy Théâtre Chaillot). On jouait L’Illusion comique. A la sortie je vois Georges Wilson (le père de Lambert Wilson, ndlr.) et je lui dis que  je veux faire du théâtre. Il montait une pièce pour Avignon, Early morning, et deux mois après, je retournais à Avignon, dans la cour d’honneur." Une fois un pied dans l'arène, il ne la quittera plus. Sa carrière est d'ores et déjà auréolé de plus de 90 films, deux César un prix d’interprétation à Cannes. Son film en tant que réalisateur, Amoureux de ma femme, sort le 25 avril. Il y donne la réplique à Sandrine Kiberlain et Gérard Depardieu avec qui il a une longue histoire cinématographique de Jean de Florette au 36, quai des orfèvres en passant par Le Placard.

"Bouleversé" par la cérémonie pour Jacques Higelin. Désormais, c'est lui qui fait découvrir Paris et qui évoque son coup de cœur pour la rive gauche et Saint-Germain-des-Près. Il s'arrête place Saint-Sulpice. "Elle est très jolie, me fait beaucoup penser à l’Italie", décrit-il, avant d'expliquer que son métier comme la vie sont un mélange d'urgence et et de plaisir. "La vie, il faut la prendre, la croquer. Je considère que le bon temps, c’est toujours maintenant, je n’ai pas de nostalgie possible. La vie est un cadeau quotidien. D’autant plus que je suis sorti bouleversé, émerveillé et rechargé d’énergie d’une cérémonie d’obsèques, une cérémonie  devant le cercueil de Jacques Higelin avec sa famille au Cirque d’hiver. C’était absolument prodigieux. C’est la première fois que je voyais ça. Je me disais que c’était parce qu’il avait vécu comme ça, généreusement, joyeusement."

Avec Thomas Dutronc. Après un détour par l’église Saint-Sulpice, où il a lui-même baptisé sa fille Nelly et où son autre fille, Aurore, s'est mariée, il prend la direction de l'île Saint-Louis. "J’étais en repérage sur ce quai-là pour mon film Amoureux de ma femme. Je pensais à la musique, je voulais une musique de jazz qui ne sois pas rétro. J’ai pensé qu’un type serait formidable : Thomas Dutronc. Et à ce moment-là, j’arrive à l’angle de la rue Jean du Bellay, et lui, il sort d’un magasin. Nous nous heurtons. On s’était croisé quelquefois en Corse. Je lui ai proposé le scénario."

"Il a mis du temps à lire parce qu’il avait peur que ce soit mauvais et en réalité, il m’a sorti une musique magnifique", raconte Daniel Auteuil, qui a terminé la promenade dominicale en s'invitant chez le chanteur pour une session musique improvisée.