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L'actrice Christine Citti, amie de Marie Trintignant, sort du silence et adresse une lettre à Bertrand Cantat. Elle tente de lui faire comprendre qu'il ne peut plus être "un héros dans la lumière".
INTERVIEW

"Bertrand, je me suis tue 15 ans. Je ne peux plus". La déchirante lettre de la comédienne Christine Citti, publiée lundi sur le Huffington Post, débute ainsi. L'actrice était une amie de Marie Trintignant. Quinze ans après la mort de cette dernière, sous les coups de Bertrand Cantat, elle a donc décidé de prendre la parole, alors que l'ex-leader de Noir Désir fait son retour sur scène. Christine Citti prend la parole au micro d'Europe matin pour expliquer cette sortie du silence.

Pas de réaction à l'association en Une avec Orelsan. "Je m'étais toujours dit que je ne prendrais pas la parole sur cette affaire", confie la comédienne. "Au début, il y a eu l'histoire de la couverture des Inrocks. Ce n'est pas tant la couverture qui m'a choquée. C'est l'association, dans la mise en page, avec le chanteur Orelsan, qui a écrit les paroles 'ferme ta gueule, ou tu vas te faire marie-trintigner'". À l'époque, l'actrice aurait souhaité que le chanteur prenne la parole pour dénoncer cette association en Une. "Et il ne l'a pas fait", regrette Christine Citti.

"La conscience de l'artiste est une vraie question pour moi". "Cette lettre, j'ai mis du temps à l'écrire, je pense qu'il n'y a pas de haine dedans. (...) Je m'adresse à Bertrand Cantat : qu'il réfléchisse", explique Christine Citti. Dans ce texte, qui se conclut par "mais NON tu ne peux plus être un héros dans la lumière", Christine Citti explique à Bertrand Cantat qu'il a des droits, notamment celui de se réinsérer, mais qu'il a aussi des devoirs.

"Marie était une femme incroyablement libre". "La conscience de l'artiste est une vraie question pour moi", indique Christine Citti au micro de Patrick Cohen. "Est-ce que, malgré le désir et la puissance intense qu'être sur scène procurent à un artiste, on n'est pas aussi responsable de ce que l'on véhicule ?", s'interroge-t-elle. "Marie était une femme incroyablement libre, au sens beau du terme. C'est une amie qui me manque beaucoup", préfère conclure la comédienne, très émue, en guise d'hommage.