Charles Aznavour : "Je n'ai pas peur des mots, je n'ai pas peur des phrases"

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Grégoire Duhourcau , modifié à
Charles Aznavour est de retour sur scène. Et il explique à Nikos Aliagas sur Europe 1, avoir l'intention de "surprendre" les gens avec "des phrases dont on ne se sert pas à la ville".
INTERVIEW

Charles Aznavour revient sur le devant de la scène. Victime d'une double fracture au bras gauche au mois de mai, le chanteur de 94 ans avait été contraint d'annuler plusieurs dates cet été. Mais après quelques concerts à l'étranger en septembre et octobre, il sera en tournée dans toute la France en novembre et décembre. "Je recommence tout. Pour moi, une rentrée c'est une nouveauté", a-t-il confié vendredi au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1.

"On peut dire les choses sans vulgarité, même si c'est un peu grossier." Et Charles Aznavour revient avec l'objectif affiché de "surprendre" les gens, "en donnant des phrases dont on ne se sert pas à la ville". "Je n'ai pas peur des mots, je n'ai pas peur des phrases, pourvu que ça ne soit pas vulgaire. On peut dire les choses bien, sans vulgarité, même si c'est un peu grossier", confie-t-il. Sa chanson Comme ils disent, sortie en 1972 et dans laquelle il abordait l'homosexualité sans tabou, en est la parfaite illustration : "Je n'ai pas eu peur de l'écrire, je n'ai pas eu peur de le chanter, je n'ai pas peur de continuer."

L'actualité de Charles Aznavour, c'est aussi cette tribune publiée dans les colonnes du Monde dans laquelle, avec de nombreuses autres personnalités, il lance un appel pour la planète. "Nous vivons un cataclysme planétaire", écrivent notamment les signataires, estimant que "face au plus grand défi de l'histoire de l'humanité, le pouvoir politique doit agir fermement et immédiatement".

>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

"Je suis inquiet pour l'avenir." "Qu'est-ce qu'on veut ? Laisser à nos enfants le pire en ayant profité du meilleur ? Ce serait une erreur", assure Charles Aznavour, qui se dit "inquiet pour l'avenir" : "On a tout ce qu'il nous faut, pourquoi va-t-on se jeter dans les choses qui ne sont pas bonnes pour nous ? Pourquoi on n'apprend pas ?"

L'artiste avoue par ailleurs être "très déçu de ce qu'il se passe en France". "Je suis très déçu que l'on fasse passer mille choses avant la chose la plus importante : notre pays", estime-t-il, appelant à "respecter les gens qui ont des fonctions, qu'ils soient bons ou mauvais". "La gauche, la droite, je ne connais pas. Je ne connais qu'une chose, c'est la France", lâche-t-il enfin. La France le connaît aussi et aura donc l'occasion de le redécouvrir sur scène dans les semaines et mois à venir.