Pourquoi dit-on "parler comme une vache espagnole" ?

  • Copié
Stéphane Bern , modifié à
Chaque jour, Stéphane Bern remonte le temps pour comprendre les origines d'une expression française. Mardi, l'animateur revient dans l'émission "Historiquement Vôtre" sur le fameux "parler comme une vache espagnole", expression qui signifie que l'on maîtrise mal une langue étrangère.

Dans l'émission Historiquement Vôtre sur Europe 1, Stéphane Bern s'attaque chaque jour à une nouvelle expression française. Mardi, il a choisi de nous expliquer les origines de "parler anglais comme une vache espagnole", formule qui remonte au 17ème siècle, une époque où elle ne contenait pas encore le mot "vache".

"On dit encore parfois aujourd'hui que quelqu'un "parle comme une vache espagnole", bien que l'expression soit dans son intégralité "parler anglais comme une vache espagnole". Cette expression, un peu passée de mode, a bel et bien eu son heure de gloire. Pour le dire simplement, elle signifie "ne pas être bilingue", "ne pas être à l'aise dans une langue étrangère".

Pour retracer son origine, il faut remonter au 17ème siècle. À cette époque, la formule existe déjà. Sauf qu'à la place des vaches on dit des "vasces", un mot qui désigne les Basques. Les Basques espagnols parlent en effet mal le français. C'est donc une façon peu élégante de se moquer des montagnards des Pyrénées qui passaient la frontière pour les travaux agricoles saisonniers.

"Assassiner le français"

Une autre hypothèse a également pu expliquer la naissance de l'expression. Il ne serait pas question de vache mais de "basse", un mot qui désigne une servante. On parlait de "bassoteuse" pour parler d'une femme de condition médiocre. La référence à l'Espagne vient accentuer la méchanceté de la formule : on disait "payer à l'espagnole" quand on rouait de coups la personne qui venait réclamer l'argent qu'on lui devait.

Dans d’autres pays, quand on parle mal le français, on utilise des expressions étonnantes. Ainsi dit-on aux Etats-Unis "to murder French". On assassine le français. Quant à nos amis hollandais, ils poussent la logique encore plus loin en disant "het frans radbraken", comprenez "soumettre le français au supplice de la roue". Effectivement, dans ces conditions il vaut mieux parler un français châtié."