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A.D
Après onze millions d'exemplaires vendus et une récolte de deux Grammy, le trio s'est séparé mais a laissé dans les mémoires un album cultissime, auréolé d'une avalanche de tubes.

C'est un carton de l'année 1996. A l'époque - sans internet - le succès s'installe même durablement : de 1996 à 1998, l'album connaît un pic de ventes. Onze millions d'exemplaires s'arrachent. c'est l'histoire de ce disque culte que dévoile Europe 1 Music Club.

Des Rap Translators aux Fugees. L'histoire commence à la fin des 80's. Deux copains, Pras Michel et Wyclef Jean, tous deux d'origine haïtienne, vivent à Brooklyn et veulent monter un groupe. Ils ne savent pas trop comment s'y prendre mais le père d'une amie qui faisait partie des Kool and the Gang se présente comme une aide précieuse tout comme celle de la jamaïcaine Lauryn Hill qui rejoint la bande en 1989. Tous les trois forment les Rap Translators. Ils finissent par signer un contrat en 1994. Un premier album sort : Blunted on Reality déjà sous le nom des... Fugees.

Sauf que ce premier album est un four. Proche de la rupture, leur maison de disques leur accorde un deal grâce à leur relation avec Kool and the Gang. Ils disposent de 135.000 dollars pour sortir un nouvel album. Ils installent alors un studio dans la cave de l'oncle de Wyclef Jean, travaillent pendant un an et demi et le aboutissent à une pépite (parmi d'autres) : une nouvelle version Killing me softly, reprise de Roberta Flake.

Loin de Dr.Dre. Le tube change tout. Les Fugees deviennent des superstars internationales. A l'époque, ce qui fonctionne, c'est Dr.Dre : le gangsta rap avec fille en string au bord de la piscine et flingues à proximité. Avec leurs références un peu plus grand public et soft, les Fugges jouent le décalage et c'est leur chance. Ils attirent même au hip-hop et au rap des gens qui n'y allaient pas. La formule marche avec une autre reprise : No Woman no cry, de Bob Marley.

L'album comprend donc beaucoup de reprises pour les Fugees, mais aussi du sample comme avec Fu-Gee-La, une inspiration d'une certaine Teena Marie, une des seules femmes blanches de la soul.

Autre exemple avec le troisième single de The Score qui n'en est pas moins un tube international : Ready or not. Une fois n'est pas coutume, c'est une reprise bien bousculée des Delphonics.

Réfugiés. Mais au-delà des reprises, les Fugges, soit les réfugiés, ont aussi leurs sujets comme celui de la police américaine qui a tendance à arrêter et tirer sur les noirs 20 ans avant le mouvement Black lives matter. Ils l'expriment dans The beast (la Bête). Ils parlent aussi insécurité, ghetto, et évoquent le destin difficile des noirs des Antilles qui ont du mal à remonter leur arbre généalogique. Un sujet illustré cette fois par la chanson Family Business

L'album couronné par deux Grammy Awards n'empêche pas le groupe de se séparer parce que Wyclef Jean et Lauryn Hill ne s'entendent plus. Ils se lancent alors tous les trois dans des carrières solo... et fructueuses.