Benoît Poelvoorde à Cannes en 2018 (1280x640) Anne-Christine POUJOULAT / AFP 3:35
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Aurélie Dupuy , modifié à
L'acteur à l'affiche de la comédie "Venise n'est pas en Italie" a annoncé au micro d'Europe 1 son envie d'incarner un jour un personnage que le spectateur ne pourrait pas trouver attachant.
INTERVIEW

Représentant de commerce un peu dingue, vivant dans une caravane avec son fils Émile et sa femme Annie, dont il est très amoureux : tel est Bernard Chamodot, le personnage que Benoît Poelvoorde incarne ans la comédie Venise n'est pas en Italie, en salles le 29 ami. Invité de C'est arrivé demain, dimanche, sur Europe 1, l'acteur belge a dépeint un personnage à la fois pénible et tendre, et évoqué son souhait d'incarner, un jour, un homme sans concession.

"S'aimer, l'arme absolue contre les difficultés de la vie"

Dans Venise n'est pas en Italie, la famille Chamodot ne doute de rien, teignant les cheveux du fils en blond pour le rendre plus beau. Les parents sont aussi fauchés que vraiment amoureux. "Un enfant doit toujours être intimidé de voir ses parents heureux et s’aimer. Ici, ce n'est pas le cas, il se dit 'ils sont fous mais ils s’aiment' et c’est très important de s’aimer parce que c’est quand même l’arme absolue contre les difficultés de la vie", souffle Benoît Poelvoorde.

Au milieu de l'univers joyeux et foutraque dépeint dans Venise n'est pas en Italie, le problème survient quand le fils est invité par la fille dont il est amoureux à passer des vacances à Venise. Et que les parents décident de suivre avec Volvo break en surchauffe et caravane… L'histoire est véridique. C'est celle du réalisateur Ivan Calbérac, qui, après un roman et un pièce de théâtre, a adapté sa vie pour le cinéma. "Ce sont des personnages très hauts en couleurs mais en même temps, il nous tient quand même. On ne tombe pas dans le grossier", souligne Benoît Poelvoorde.

"De Funès, un de mes maîtres"

L'acteur voit d'ailleurs des similitudes avec son personnage. "Je ne suis pas quelqu’un d’introverti. J’aurais beaucoup de points communs avec Bernard dans le sens où je suis assez dogmatique, assez volubile. Après, non, je n’ai pas la force de Bernard Chamodot", analyse-t-il. Ce Bernard rejoint néanmoins la galerie de personnages attachants qui ont fait la carrière de Benoît Poelvoorde. "Et pourtant, j’aimerais bien jouer un salaud sans circonstances atténuantes. Parfois, on me donnait des rôles de salaud, comme dans les Les convoyeurs attendent, et le public trouvait encore à me donner des circonstances atténuantes."

Entendu sur europe1 :
Le salaud avec des circonstances atténuantes, c’est quand même un petit peu nous, l’homme de la rue

"Le salaud avec des circonstances atténuantes, c’est quand même un petit peu nous, l’homme de la rue. On est toujours le salaud d’un autre. C’est comme les petits chefs. Je ne sais pas combien de fois j’ai joué les petits chefs. (…) J’ai tendance à ne pas juger mes personnages. Je trouve qu’il y a de la tendresse dans tout, même chez les pires connards. Prenez de Funès, qui est un de mes maîtres, parfois il joue un infâme salaud, un infâme traître. Il n'y a rien à faire, vous terminez le film, vous l’aimez quand même. Il y a peut-être ce truc chez moi, toutes proportions gardées", glisse le comédien, qui insiste. "J’aurais bien aimé jouer un mec où vraiment, il n’y a rien qui le sauve, vraiment une ordure", dit-il. Avec sa partenaire dans Venise n'est pas en Italie, Valérie Bonneton, ils ont d'ailleurs trouvé les méchants qu'ils voudraient camper : "On adorerait jouer les Thénardier. On le ferait assez bien. Eux non plus n’ont pas de circonstances atténuantes."