Avec "Force et honneur", le rappeur Lacrim extériorise sa "rage"

Après avoir purgé plus d'un an de prison, le rappeur Lacrim revient sur le devant de la scène avec Force et Honneur, son deuxième album studio sorti vendredi.
Après avoir purgé plus d'un an de prison, le rappeur Lacrim revient sur le devant de la scène avec Force et Honneur, son deuxième album studio sorti vendredi. © AFP
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avec AFP , modifié à
Après avoir purgé plus d'un an de prison, le rappeur sort un deuxième album de vingt titres, avec des collaborations de choix comme Booba et Sch.

Après avoir purgé plus d'un an de prison, le rappeur Lacrim revient sur le devant de la scène avec Force et Honneur, son deuxième album studio sorti vendredi, dans lequel il extériorise toute la "rage" accumulée ces derniers mois.

"Le rap, c'est une question d'humeur", affirme Lacrim. Sur les vingt titres de ce nouvel opus, dont certains convoquent les rappeurs confirmé Booba ou émergent Sch, l'artiste de 31 ans dit avoir voulu exprimer "(sa) rage et (sa) frustration, comme un sportif qui n'a pas pu avoir de compétition pendant deux ans".

Une histoire écrite derrière les barreaux. Car l'histoire récente de Lacrim, alias Karim Zenou, s'est principalement écrite derrière les barreaux. Condamné en mars 2015 à trois ans ferme pour détention d'armes, après avoir exhibé une Kalachnikov dans un de ses clips, au motif que cela faisait "plus vrai", il était parti en cavale. Après cinq mois de fuite, il s'était finalement rendu à la police.

Une web-série de quatre épisodes. Libéré en novembre après 13 mois de détention, au cours desquels il a pensé et écrit les textes de Force et Honneur, Lacrim a orchestré son retour en pleine lumière avec une web-série du même nom, de quatre épisodes. Dans ce gros succès sur internet (plus de 10 millions de vues), il joue son propre rôle, entre fiction et réalité, dans un contexte mêlant prison, trafic et règlements de comptes.

Bracelet électronique. Installé dans le fauteuil d'un palace parisien, bracelet électronique à la cheville, Lacrim dit avoir "dû survivre" durant son incarcération. S'il y a "une revanche" à prendre, c'est "sur la vie, pas contre le système", dit-il. "Personne n'est responsable à part moi", enchaîne le rappeur parisien, dont l'attitude courtoise et affable contraste avec la force, voire la violence, de son album aux sonorités "hardcore".

Dans son dernier album, toutefois, aucun titre ne met en avant cette facette : "chaque chose en son temps", répond-il, alors que les deux premiers morceaux, Colonel Carillo et Ça paie pas évoquent explicitement son passé sulfureux. En revanche, son rôle de père, Lacrim le chante. Soucieux de voir ses enfants ne pas suivre son chemin, il évoque sans détour ses erreurs. "Mon cœur n'est pas noir", confie-t-il.