anggun 1:47
  • Copié
Alexis Patri , modifié à
Enfant-star en Indonésie, avant de faire carrière dans le monde, et notamment en France, la chanteuse Anggun est dimanche l'invitée d'Isabelle Morizet dans l'émission "Il n'y a pas qu'une vie dans la vie". L'artiste revient notamment sur l'éducation donnée pas ses parents, unis malgré des origines sociales très différentes.
INTERVIEW

Quand la France la découvre en 1997 avec son titre La neige au Sahara, Anggun est déjà une star en Indonésie et plus largement en Asie du sud-ouest, où l'enfant-star est devenue au fil des années "la Madonna de l'Asie". Mais la dimension atypique du parcours de l'artiste débute dès sa naissance, dans une famille dont le profil détonnerait sur n'importe quel continent. Invitée de l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie dimanche, Anggun explique au micro d'Isabelle Morizet ce qu'elle a hérité de ses parents, dont l'union en théorie impossible aurait pu inspirer Shakespeare.

"Ma mère a du sang bleu. Mon père, pas du tout", explique la fille d'une princesse indonésienne. "Ma mère avait un titre de noblesse, qu'elle a perdu lorsqu'elle a épousé mon père." Il faut dire que le profil du père d'Anggun, à la fois écrivain, chanteur, producteur, journaliste politique, sculpteur et poète, avait de quoi rebuter une famille royale. En plus de ses idées politiques. "Pour lui, l'aristocratie n'a pas sa place dans la société. Mon père était marxiste, c'est vous dire !", sourit la chanteuse au micro d'Europe 1. "Leur amour était beaucoup plus fort que tout."

La priorité donnée à l'ouverture d'esprit

C'est donc dans une famille où les discussions sur la politique et la société étaient fréquentes que grandit Anggun. La chanteuse cite le choix de l'école de sa fratrie comme symbolique des principes avec lesquels elle a été élevée. "Nous sommes une famille musulmane, comme beaucoup d'Indonésiens. Mais mon père avait voulu que ces enfants aillent dans une école catholique, par exemple", se souvient-elle.

Un choix qu'elle explique par la volonté de son père d'offrir une ouverture d'esprit à ses enfants. "Il ne voulait pas que nous ayons cette impression, qui est une réalité en Indonésie, que la religion est quelque chose qui est imposée par l'État", explique-t-elle. "À l'heure actuelle, l'endroit ou le continent où vous êtes né détermine un peu la religion que vous allez avoir plus tard. Et donc mon père voulait nous libérer de cette idée."