1:57
  • Copié
Aurélie Dupuy avec AFP , modifié à
Le philosophe, ami de Roman Polanski, a estimé dans l'émission "Il n'y a pas qu'une vie dans la vie" que les polémiques autour du cinéaste n'ont plus lieu d'être.
INTERVIEW

Pascal Bruckner affirme ses convictions dans ses ouvrages comme dans son dernier essai sur la longévité, Une brève éternité, mais aussi sur les ondes. Il n'hésite pas ainsi à désigner les personnalités qu'il n'apprécie pas, tout comme celles qu'il admire. Au rang de celles-ci figure Roman Polanski. Le livre du philosophe Lunes de fiel a d’ailleurs été adapté par le cinéaste franco-polonais, en 1992. Au micro d'Isabelle Morizet, le philosophe a défendu celui qui est aussi son ami, accusé de viol aux Etats-Unis.

La dernière polémique en date associée à Roman Polanski est venue de sa sélection officielle en compétition à la Mostra de Venise, sélection qui a ravivé le feu des critiques. Dans ce contexte, Pascal Bruckner se félicite que le cinéaste ait reçu un prix. "Il a eu le Lion d’argent pour son nouveau film, très beau, J’accuse. Il aurait probablement eu le Lion d’or si la présidente du jury (Lucrecia Martel, ndlr) ne lui avait pas été hostile", estime le philosophe.

"La postérité lui reconnaîtra son lustre et son talent"

"Je pense que Polanski, malheureusement, va traîner cette affaire jusqu’à sa mort [...] Mais la postérité lui reconnaîtra quand même son lustre et son talent", assure encore le philosophe. "Pour Roman Polanski, évidemment c’est terrible, mais c’est un homme qui a affronté tellement d’adversités que je pense qu’il pourra traverser celle-là", complète Pascal Bruckner, louant la vivacité du cinéaste de 86 ans et ses "mille projets".

Pour rappel, Roman Polanski avait plaidé coupable en 1977 de détournement de mineure pour avoir eu des relations sexuelles illégales avec Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans. Il a fui les Etats-Unis à la suite d'un changement de position du juge, qui risquait de le condamner à une peine plus lourde que prévue. Les procureurs américains cherchent toujours à le faire revenir dans ce pays pour qu'il y reçoive sa sentence.