Abd al Malik : "Être Français n’est ni une couleur de peau, ni une religion, mais un idéal"

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G.P.

Chez Anne Roumanoff, l'artiste engagé explique ce qui correspond pour lui à l'idée de faire peuple et d'être français.

Quatre ans après son dernier album studio, Abd al Malik fait son grand retour avec un livre-CD, Le jeune noir à l'épée. Une nouvelle oeuvre inspirée du tableau éponyme de Pierre Puvis de Chavannes, présenté dans le cadre de l'exposition Le modèle noir au Musée d'Orsay, à Paris, jusqu'au 21 juillet. Chez Anne Roumanoff jeudi, l'artiste évoque ce qui correspond pour lui à l'idée de faire peuple.

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"Les noirs ne sont pas arrivés avec la problématique migratoire". Abd al Malik a toujours été une figure artistique engagée. Son nouveau livre-CD, qui sort en parallèle de l'exposition au Musée d'Orsay, ne fait que renforcer ce constat. Pour lui, l'exposition Le modèle noir est justement une bonne manière de démontrer que la communauté noire "fait partie de l'histoire de France". "Les noirs ne sont pas arrivés avec la problématique migratoire. Cette exposition, c'est reconnaître une communauté nationale dans sa complexité et être dans une démarche inclusive", souligne Abd al Malik. "Être Français n’est ni une couleur de peau, ni une religion, mais un idéal", affirme l'interprète de la chanson Les autres.

Des intellectuels plutôt que des polémistes. Au micro d'Europe 1, Abd al Malik déplore la représentation du paysage intellectuel français dans les médias. "Il n'y a pas assez de figures intellectuelles qui arrivent à nous rendre l'intelligence sexy", se désole l'écrivain et poète. "On a affaire à des gens que l'on désigne comme intellectuels, alors que ce sont des polémistes", ajoute l'artiste. Selon Abd al Malik, il faudrait des personnes moins clivantes et capables de créer davantage de lien. "Des personnes capables de parler à toutes les générations", précise-t-il.