"Suspension" filmée : la journaliste relaxée

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Isabelle Cottenceau, une journaliste poursuivie pour avoir filmé un jeune homme se faire suspendre à l’aide de crochets dans le dos dans le cadre d'un reportage, a été relaxée mardi par le tribunal correctionnel de Toulouse.

La relaxe de la journaliste Isabelle Cottenceau a été prononcée mardi par le tribunal correctionnel de Toulouse. La journaliste était poursuivie pour "complicité de violence volontaire avec arme, en l’occurrence des crochets, et en réunion" après un reportage sur les modifications corporelles dans lequel était filmé un jeune homme suspendu par la peau du dos. Six mois de prison avec sursis avaient été requis contre la journaliste, tandis que la défense avait plaidé la relaxe.

L’adolescent avait décidé de "s’offrir une suspension" à trois semaines de son dix-huitième anniversaire et avait produit un accord par écrit de sa mère. L'événement avait été organisé dans un appartement par un tatoueur-pierceur, aidé de deux personnes. La journaliste avait filmé la scène pour un reportage sur les modifications corporelles, diffusé le 8 octobre 2006 sur M6 dans l’émission Zone interdite.

"Je voulais témoigner pour dénoncer ces pratiques, mais en aucun cas les cautionner", s’était défendue Isabelle Cottenceau, accusée d’avoir eu "un rôle d’incitation". L’agence TAC, pour laquelle travaillait la reporter, s’était inquiété dans un communiqué de ces poursuites pénales. "L’appréciation consistant à appréhender pénalement (…) le travail d’information d’un journaliste apparaît non seulement préoccupante, mais aussi totalement incompatible avec les principes essentiels d’une société démocratique et en particulier la liberté d’information du public", avait écrit l’agence.

Le tatoueur-pierceur, ses deux assistants et le propriétaire de l'appartement, qui comparaissaient aux côtés d’Isabelle Cottenceau, ont eux aussi été relaxées. Des peines allant jusqu’à un an de prison avec sursis avaient été reclamées contre eux.