EN IMAGES - Le punk secoue la Cité de la Musique

Une pochette compilation "La crème de Skydog", réalisée par Loulou Picasso, en 1977, issue de la collection Kiki Picasso.
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L'exposition Europunk s'installe à Paris, ou quand un musée fait de la place à la contre-culture. 

Si les punks avaient un jour imaginé retrouver leur production derrière les vitrines d’un musée, pas sûr que l’idée leur aurait plu. Née dans les années 70, cette contre-culture rejetait l’art, les canons esthétiques classique. Surgi dans un contexte de crise économique, de faillite des idéologies, le punk n’en a fait qu’à sa tête - ou à sa "crête". Pourtant, et presque à son insu, ce mouvement a profondément marqué le monde de l’art et imprégné tous les domaines de la création, à commencer par la musique bien sûr, mais aussi le cinéma, la mode ou encore, la bande-dessinée. Vêtements, affiches, tracts, pochettes de disques, en tout, plus de 500 objets témoignent, entre provocation et second degré, de cette absolue liberté de ton du punk à la Cité de la Musique, pour une exposition temporaire.

Les Sex Pistols, sans doute le groupe le plus emblématique du punk malgré une carrière très brève (1975-1978) ont exercé une influence décisive sur le mouvement :

Jamie Reid, The Sex Pistols God Save the Queen, e.p. 1977.

Sex Pistols artwork designed in collaboration with Jamie Reid © Sex Pistols Residuals

Malcolm McLaren et Vivienne Westwood. T-shirt Two Cowboys (collection Seditionaries), 1977. Courtesy

Estate of Malcom McLaren

Jamie Reid, I Hate French Cooking, 1976 © Sex Pistols Residuals

 

Le collectif Bazooka, formé par des élèves des Beaux-Arts de Paris a infiltré les médias avec ses photos-montages, ses dessins, croisant toutes les influences :

Bazooka Production n°1, Paris 1975, collection Bernard Vidal.

Loulou Picasso, pochette compilation La crème de Skydog, 1977, collection Kiki Picasso.

 

Croix gammées, étoiles de David, symboles terroristes, le détournement de signes forts, tout comme la violence et le mauvais goût assumés nourrissent le nihilisme punk : 

Malcolm Garrett & Linder, Buzzcocks, pochette de disque Orgasm Addict e.p., 1977, collage par Linder.

Fanzine Je-vous-emmerde n°1, Bruxelles 1977.

Taxi Girl, Cherchez le garçon l.p., 1980.

Linder, Magazine, pochette de disque Real Life l.p., 1978.

Le punk est un mouvement radical : la désillusion à l’égard des mouvements révolutionnaires a donné lieu à des choix politiques contradictoires. C’est avec des groupes comme The Clash ou Crass que commencent à s’afficher, autour de 1976, des revendications d’extrême gauche :

Affiche promotionnelle pour The Clash, Clash City Rocker , 1978. DR

A partir de 1976, le punk est appelé new wave en Angleterre ou en Allemagne. C’est la période expérimentale, avec la remise en ordre des formes et des images :  

Peter Fischli, Kleenex, pochette Ü / You e.p., 1978.

Europunk : exposition à la Cité de la Musique, du 15 octobre 2013 au 19 janvier 2014.