Ces artistes devenus ministres

Le chanteur est devenu ministre de la Culture de Micky Sall
Le chanteur est devenu ministre de la Culture de Micky Sall © Reuters
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Solène Cordier
A l'image de Youssou Ndour, de nombreux artistes ont un jour occupé un fauteuil de ministre.

Youssou Ndour, dont la candidature à l'élection présidentielle sénégalaise avait été rejetée par le Conseil constitutionnel, est devenu mercredi le ministre de la Culture et du Tourisme du nouveau président, Micky Sall. Star internationale, l'interprète de "7 seconds" place ainsi ses pas dans ceux d'autres artistes, devenus eux aussi ministres, avec plus ou moins de succès.

Impossible de ne pas évoquer en premier lieu le Brésilien Gilberto Gil. Comme Youssou Ndour, le chanteur et musicien est une star dans son pays et à l'étranger. Ministre de la Culture de 2003 à 2008, l'ancien partenaire de Jimmy Cliff a été une personnalité marquante du gouvernement Lula.

Fortement investi dans des combats sociaux avant son entrée en politique, il a finalement démissionné pour se consacrer à nouveau pleinement à la musique. L'actuelle ministre brésilienne de la Culture, Ana de Hollanda, est d'ailleurs elle aussi une compositrice et chanteuse.

Une reconversion parfois risquée

Au rayon des stars devenues ministres, le chanteur du groupe de rock australien Midnight Oil occupe une bonne place. Connu pour son engagement en faveur des peuples indigènes, Peter Garrett est devenu en 2007 ministre de l'Environnement et de la Culture lors de l'arrivée au pouvoir des travaillistes.

Un virage qui a provoqué la colère de nombreux fans, l'accusant d'avoir trahi ses idéaux, notamment lorsqu'il a autorisé l'ouverture d'une mine d'uranium géante. Plusieurs groupes Facebook ont alors été créés, comme celui-ci : "Peter Garrett est un vendu environnemental".

Dans l'Hexagone, Azouz Begag et Frédéric Mitterrand ont en leur temps mérité le qualificatif d'artistes. Le premier, sociologue et romancier à succès (Le gône du Chaaba en 1986), a été ministre délégué à la promotion de l'Egalité des chances sous le gouvernement Villepin, tandis que le réalisateur de Lettres d'amour en Somalie occupe actuellement le fauteuil de ministre de la Culture.

Des engagements aux durées variables

Sur le continent africain, au moins deux personnalités des arts et spectacles ont cédé ces dernières années aux sirènes du pouvoir. Le dramaturge Maxime N'Dekeba, dont les pièces ont été notamment jouées et diffusées en France, est devenu brièvement ministre de la Culture et des Arts au Congo en 1996, sur proposition d'un collectif d'artistes, après des années d'exil et d'engagement. Une fonction de courte durée, l'homme de théâtre n'a été en effet ministre qu'un an, avant d'être de nouveau contraint à quitter son pays en raison de la guerre civile.

Au Cameroun, Pierre Moukoko Mbondjo a presque réussi pour sa part à faire oublier sa carrière de musicien. Auteur de tubes tels que Le nouveau millionnaire, l'actuel ministre des Relations extérieures a provoqué l'incompréhension des artistes du pays en interdisant aux médias d'exploiter ses œuvres musicales. Ministre de la Communication de 2004 à 2006, son passage n'a par ailleurs pas laissé un souvenir impérissable.