Bruxelles a enfin son musée Magritte

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Depuis plus de 40 ans, la Belgique voulait son Musée Magritte, comme Amsterdam a son Musée Van Gogh et Berne son Zentrum Paul Klee. L'édifice a ouvert ses portes mercredi à Bruxelles, inauguré par le roi des Belges Albert II.

Une maison plongée dans les ténèbres sous un ciel diurne, des hommes en costume flottant dans les airs : images typiques de l'univers du peintre Magritte, auxquelles il manquait un écrin digne de ce nom dans la ville où il a vécu la majeure partie de sa vie et où il est mort : Bruxelles. Impair réparé. Le musée Magritte s’étend désormais sur 2.500 m2 et cinq niveaux dans l'Hôtel Altenloh, où règne une pénombre destinée à renforcer le mystère se dégageant des quelque 250 oeuvres et archives exposées. Plusieurs dizaines de tableaux, dont certains chefs-d'oeuvre comme "L'Empire des Lumières", "Le Retour" ou "Shéhérazade", proviennent des collections des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.

600.000 visiteurs annuels sont espérés pour découvrir l’ami des surréalistes comme Breton ou Dali, qui affirmait : "quel que soit son caractère manifeste, toute chose est mystérieuse : ce qui apparaît et ce qui est caché, la connaissance et l'ignorance, la vie et la mort, le jour et la nuit ». D’où l’inscription ultra-célèbre sous une représentation de pipe : "Ceci n'est pas une pipe".

Le musée Magritte n’est pas exhaustif mais permet de lever le voile sur ce peintre hors normes. On découvre ainsi la proximité de Magritte avec le mouvement syndical à travers ses affiches appelant à manifester, ses facéties cinématographiques familiales, ses rapports ambigus avec la publicité qui reprendra nombre de ses images, ou encore sa méconnue "période vache", où le petit bourgeois bruxellois n'hésite pas, en une trentaine de toiles féroces, à bousculer le tout Paris artistique en 1948, dans un acte profondément surréaliste.