Beigbeder autocensure son nouveau roman

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Rédaction Europe1.fr , modifié à

L'écrivain a modifié, à la demande de ses éditeurs, quatre pages dans lesquelles il s'en prenait violemment au procureur de Paris.

Les éditions Grasset ont repris, avec le consentement de l'auteur, quatre pages du nouvel ouvrage de Frédéric Beigbeder Un roman français, dans lesquelles celui-ci attaquait le procureur de la République de Paris. La version du livre mise en vente ce mardi est en effet légèrement différente de celle adressée à la presse au début de l'été.

Les modifications ont été décidées par le PDG de la maison d'édition, Olivier Nora, avec l'assentiment de l'auteur, explique-t-on chez Grasset. Dans son roman, Frédéric Beigbeder, 43 ans, raconte son interpellation le 29 janvier 2008 en plein Paris alors qu'il "sniffe" de la cocaïne sur le capot d'une voiture. Il est alors mis en garde à vue puis transféré au "dépôt".

Dans la première version, Frédéric Beigbeder s'en prenait brutalement au procureur de Paris, Jean-Claude Marin, qu'il accusait d'avoir alors prolongé sa garde à vue. "(Il) ne fait pas la différence entre la fiction et la réalité, entre un personnage de roman et son auteur. C'est pour ça qu'il est dangereux, Jicé. Ce n'est pas un littéraire, c'est un juriste", écrivait-il notamment, jugeant que "pour toujours, Jean, Claude et Marin symboliseront la Cruauté d'une Justice Disproportionnée envers les Artistes Malades" (les majuscules sont de l'auteur).

Dans la version édulcorée, certaines de ces attaques ont disparu. À la place, l'auteur note : "Je ne peux pas écrire ici tout le bien que je pense de Jicé. Jean-Claude Marin est procureur de Paris : il faut faire super gaffe quand on écrit sur lui". S'il reste virulent, le romancier applique le principe de précaution et modifie son propos sur plusieurs points susceptibles de donner lieu à des poursuites judiciaires.