Procès de membres de l'ultra gauche : perturbateurs, demande de renvoi, colère… Le début d’audience mouvementé

Pour la première fois depuis 35 ans, des membres de l’ultra-gauche comparaissent devant la justice pour un projet d’attentat avorté.
Pour la première fois depuis 35 ans, des membres de l’ultra-gauche comparaissent devant la justice pour un projet d’attentat avorté. © Stefano RELLANDINI / AFP
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Jean-Baptiste Marty // Crédit photo : Stefano RELLANDINI / AFP
Pour la première fois depuis 35 ans, des membres de l’ultra-gauche comparaissent devant la justice pour un projet d’attentat avorté. Les services de renseignement soupçonnent sept personnes d’avoir voulu commettre une attaque ciblée, envers des policiers et militaires. Ils comparaissent au tribunal judiciaire de Paris jusqu’au 27 octobre.

C’est une première depuis la comparution du groupe d’ultra-gauche Action Directe, il y a 35 ans… Un procès pour terrorisme d’ultra-gauche s’est ouvert hier devant le tribunal correctionnel de Paris et doit durer jusqu’au 27 octobre. Sept personnes dont une femme, sont jugées. Elles sont soupçonnées d’avoir projeté des attaques contre des policiers et des militaires. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs terroristes et encourent jusqu’à 10 ans de prison.

Première journée mouvementée

Dans une salle comble, les militants et soutiens des prévenus sont présents par dizaines dans le public. La plupart sont masqués jusqu’au nez. Ils sont venus voir leurs amis, assis au premier rang. Au centre, Florian B., le cerveau du réseau. Veste à col bleu marine, les cheveux bruns, court, rasé de près, son regard est anxieux. Au moment de donner son adresse à la barre, certains dans le public toussent volontairement. Agacée, la présidente s’y reprend à trois reprises et menace d’expulser de la salle les perturbateurs.

Demande de renvoi

 

La défense, aussi, tente de déstabiliser la tenue des débats. Raphael Kempf, l’avocat de Florian D., fait une demande le renvoi et remet en cause le travail des policiers : "On ne sait pas si la DGSI, si ces policiers-là, ont agi dans le cadre de la loi ou pas. On demande le renvoi dans l’attente de savoir si la justice administrative, en l’occurrence le Conseil d’État dira si oui ou non la DGSI a agi dans le cadre de la loi".

Un renvoi finalement rejeté par la présidente. Sourire satisfait, le procureur antiterroriste y va de sa formule s’adressant aux avocats des prévenus : "l’art de l’oratoire se conjugue à l’art du dilatoire", leur lance-t-il, donnant le ton des prochaines semaines. Le procès doit durer un mois.