1:22
  • Copié
Jean-Baptiste Marty / Crédits : Loïc Venance/AFP
Le procès des trois policiers impliqués dans l'affaire Théo continue devant les assises de Seine-Saint-Denis. Les agents comparaissent pour violences aggravées. Ils sont jugés pour une interpellation musclée survenue en 2017 à Aulnay-sous-Bois. La victime, Théo Luhaka, avait été touchée au niveau de la zone rectale par un coup de matraque.

Suite du procès des trois policiers dans l’affaire Théo. Les agents comparaissent devant les assises de Seine-Saint-Denis pour violences aggravées. Les fonctionnaires sont jugés pour une interpellation musclée survenue en 2017 à Aulnay-sous-Bois. La victime, Théo Luhaka, avait notamment été touchée au niveau de la zone rectale par un coup de matraque télescopique. L'un des moments forts du procès : l'audition de Théo après trois jours d'audience. Europe 1 était sur place pour écouter son témoignage. 

"Je suis handicapé"

Le jeune homme, à l'allure athlétique, aborde un visage fermé lorsqu'il s'avance à la barre. "Aujourd'hui, je ne fais pas grand-chose, je reste à la maison, mais surtout je suis handicapé", déclare-t-il. Depuis son interpellation, l'ancien footballeur dit se sentir isolé. Ses amis d'enfance ne lui parlent plus depuis ce qu'il décrit comme un viol. Face à ce témoignage, la présidente ne peut s'empêcher de lui rappeler ses rendez-vous chez le psychologue, non-honorés. Des absences qui auront ralenti la reconstruction psychique du jeune homme. 

 

"Aller dans le champ de la caméra"

Devant la cour d'assises, Théo accuse l'équipage de police incriminé d'avoir commis des violences sur d'autres jeunes de son quartier une semaine avant son interpellation. La présidente décide de l'interrompre pour recentrer les débats autour de l'interpellation survenue en mars 2017. "Quand vous regardez la vidéo, vous êtes calme ?", interroge la magistrate. "Je me suis peut-être débattu. Ma seule idée, c'est d’aller dans le champ de la caméra pour être vu", justifie Théo. 

Quelques jours après son interpellation, la victime avait assuré avoir été volontairement violée par les policiers avec une matraque télescopique. Une version contredite par une caméra. Face à ces incohérences, seules les violences aggravées seront retenues contre les agents qui risquent jusqu'à 15 ans de prison.