Nantes : la justice administrative valide l'interdiction du concert de Freeze Corleone

Freeze Corleone
Le 24 novembre, le tribunal administratif de Paris avait de son côté annulé l'interdiction par la préfecture de police de deux concerts de Freeze Corleone (illustration). © KRISTY SPAROW / GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES VIA AFP
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avec AFP / Crédit photo : KRISTY SPAROW / GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES VIA AFP
Le tribunal administratif de Nantes a validé l'interdiction du concert vendredi du rappeur controversé Freeze Corleone par la préfecture de Loire-Atlantique. Cette dernière avait justifié jeudi l'interdiction du concert en pointant des "références antisémites et haineuses envers la communauté juive" dans les titres de l'artiste.

L'interdiction du concert vendredi du rappeur controversé Freeze Corleone par la préfecture de Loire-Atlantique, pour des accusations d'antisémitisme, a été validée par le tribunal administratif de Nantes, selon une décision consultée par l'AFP. "La tenue du concert litigieux ferait naître un risque avéré de commission d'une infraction susceptible de porter atteinte au respect de la dignité humaine et de caractériser un trouble à l'ordre public dans un contexte prégnant de tensions et de sécurité renforcée", estime dans sa décision le juge des référés, saisi par le rappeur.

En interdisant le concert au Zénith de Nantes, dans la commune voisine de Saint-Herblain, le préfet de Loire-Atlantique n'a donc "pas commis, dans l'exercice de ses pouvoirs de police administrative, d'illégalité grave et manifeste", poursuit-il. Maitre Sanjay Mirabeau, avocat de Freeze Corleone, a annoncé à l'AFP faire appel de cette décision devant le Conseil d'Etat.

"Références antisémites et haineuses envers la communauté juive"

La préfecture avait justifié jeudi l'interdiction du concert en pointant des "références antisémites et haineuses envers la communauté juive" dans les titres de l'artiste. Le concert intervenait de plus dans un contexte "de vives tensions à l'égard de la communauté juive" depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël, et également d'"accentuation des débordements de groupuscules d'ultradroite", selon la préfecture.

Le 24 novembre, le tribunal administratif de Paris avait de son côté annulé l'interdiction par la préfecture de police de deux concerts de Freeze Corleone, estimant que celle-ci portait "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d'expression et de réunion". En mars, le Conseil d'Etat avait déjà rejeté le recours de la ville de Rennes qui voulait interdire au rappeur de 31 ans de se produire. Figure marquante du rap français, Freeze Corleone (Issa Lorenzo Diakhaté de son vrai nom) a été lâché en septembre 2020 par son label Universal Music, qui dénonçait des "propos racistes inacceptables". Sur YouTube, ses clips totalisent plusieurs millions de vues.