Deux semaines après la mort de Thomas, l'adolescent de 16 ans décédé en marge d'un bal à Crépol, la tension règne toujours à Romans-sur-Isère 1:28
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Jean-Luc Boujon , modifié à
La préfecture de la Drôme a interdit deux manifestations qui devaient se dérouler ce samedi. L'une d'entre elles devait se tenir dans le quartier de la Monnaie, d'où sont originaires des suspects interpellés. Des habitants souhaitaient défiler pour protester contre les propos de leur maire sur le quartier. Europe 1 s'est rendue sur place pour interroger les résidents de la Monnaie.

Deux semaines après la mort de Thomas, l'adolescent de 16 ans décédé en marge d'un bal à Crépol, la tension règne toujours à Romans-sur-Isère, la ville d'où sont originaires la plupart des suspects qui ont été interpellés. Vendredi, la maire de la ville, Marie-Hélène Thoraval, a dénoncé la menace de décapitation dont elle a été l'objet sur les réseaux sociaux, après ses propos sur le quartier de la Monnaie. Des paroles jugées discriminatoires par les habitants du quartier qui souhaitaient manifester leur mécontentement.

Pour limiter les possibles débordements, la préfecture de la Drôme a décidé d'interdire cette manifestation à la Monnaie ainsi qu'un deuxième rassemblement à Valence, organisé par l'ultra-droite en hommage à Thomas. Une interdiction qui rassure les habitants du quartier qui craignaient de nouveaux débordements. "Je pense que ça ne va rien apporter. Imaginez si des militants d'ultra-droite arrivent en face et que ça déborde. J'espère que les personnes qui foutent le bordel des deux côtés seront punies et que les gens qui ne sont pas liés à cette affaire pourront vivre en tranquillité", confie à Europe 1 Yanis, un père de famille du quartier.

Un important déploiement des forces de l'ordre

Malgré l'amour pour son lotissement, Yanis reconnaît que la délinquance y est présente et que la situation s'est dégradée depuis quelques années avec notamment l'explosion du trafic de drogue. Mais il n'y a pas de radicalisation, selon lui. Un avis qui n'est pas forcément partagé par les autres habitants de la Monnaie. "Par les temps qui courent, on se fait agresser, la violence est intolérable. Personnellement, j'essaye de me tenir à l'écart sinon la vie devient trop négative", témoigne Marina, une résidente du quartier. 

Pour éviter les débordements, les habitants de la Monnaie devraient voir arriver dans la journée un important déploiement de forces de l'ordre dans leur quartier.