Braquage d'un «trésor national» : sept hommes mis en examen
Après le vol de l'œuvre "Via Vitae" de Joseph Chaumet, le 21 novembre au musée du Hiéron de Paray-le-Monial en Saône-et-Loire, sept hommes ont été mis en examen dans le cadre de l'enquête. Cinq des hommes ont été placés en détention provisoire, les deux autres sous contrôle judiciaire.
Sept hommes ont été mis en examen dans le cadre de l'enquête sur le vol de l'oeuvre "Via Vitae" de Joseph Chaumet, classée "trésor national", au musée du Hiéron de Paray-le-Monial en Saône-et-Loire le 21 novembre, a annoncé vendredi le parquet de la Jirs de Nancy.
Mardi, une "vaste opération de police judiciaire coordonnée par la Section de recherches de Dijon" a été menée dans le Rhône et l'Hérault, avec l'appui de la gendarmerie de Charolles et d'unités de Saône-et-Loire, du Rhône, de l'Ain, de l'Isère et du Vaucluse, indique dans un communiqué le parquet de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Nancy.
Les sept hommes sont suspectés d'avoir "pris part directement à l'attaque"
Cette opération a permis d'interpeller sept hommes, "âgés de 19 à 42 ans", qui ont été mis en examen, précise la Jirs, qui a récupéré le dossier, initialement confié au parquet de Mâcon, "au vu de la nature des faits et de la complexité des investigations à mener". Cinq hommes ont été placés en détention provisoire, deux autres sous contrôle judiciaire.
Tous sont suspectés d'avoir "pris part directement à l'attaque du musée du Hiéron ou d'avoir apporté leur aide à cette entreprise criminelle", souligne le parquet.
L'oeuvre "Via Vitae", ou "Chemin de vie", réalisée par l'orfèvre parisien Joseph Chaumet au début du 20e siècle, avait été acquise par la commune de Paray-le-Monial en 2005 pour rejoindre la collection du musée du Hiéron et devenir sa pièce maîtresse. Elle avait été classée "trésor national" par le ministère de la Culture en 2000.
L'objet d'art estimé entre 5 et 7 millions d'euros
Sur son socle, une montagne en albâtre et en marbre bleu-gris des Pyrénées, 138 figurines en or et en ivoire y racontent neuf scènes de la vie de Jésus-Christ, au milieu d'autres métaux et pierres précieuses. "Des fouilles subaquatiques par des plongeurs des groupements de gendarmerie départementale de la Côte-d'Or et de l'Aube ont permis la découverte de la partie supérieure de l'oeuvre, qui avait été découpée", a expliqué à l'AFP le colonel Laurent Baille, commandant la section de recherches de Dijon.
L'objet d'art, de trois mètres de haut et estimé entre 5 et 7 millions d'euros, avait été dérobé le 21 novembre par quatre individus, qui s'étaient présentés "casqués et gantés" dans le musée, précise la Jirs. Un coup de feu avait été tiré sans faire de blessé et une disqueuse avait été utilisée pour briser la vitre qui le protégeait. Les braqueurs avaient ensuite pris la fuite à moto, semant des clous pour compliquer l'intervention des forces de l'ordre.
Le maire de la commune, Jean-Marc Nesme, avait regretté une "grande perte pour le patrimoine national", et le braquage avait été condamné par la ministre de la Culture, Rachida Dati.
