Bouches-du-Rhône : la préfecture de police a lancé une cellule «anti-délinquance 360°»
Dans les Bouches-du-Rhône, une cellule "anti-délinquance 360°" a été mise en place en octobre dernier. Son principe ? Lorsqu’une personne ayant commis une infraction ou un délit est arrêtée, elle se fait alors "scanner" sur les plans administratif et fiscal. Si elle commet un nouveau délit, des sanctions judiciaires peuvent s'appliquer, mais aussi des sanctions sur ses prestations sociales. Et si elle n’a pas de papiers, elle pourra être renvoyée dans son pays d’origine.
Marseille et les Bouches-du-Rhône font parfois office de "laboratoire" pour tester de nouveaux moyens de lutte contre la délinquance, comme cela avait déjà été le cas l’an dernier avec les opérations “place nette” XXL dans les quartiers nord de la ville.
Pour apporter une réponse plus rapide que la justice face à une hausse de la délinquance, la préfecture de police a lancé sa cellule "anti-délinquance 360°". C'est au détour d'un dossier lié au trafic de stupéfiants que le Préfet de police Pierre-Edouard Colliex a décidé de lancer cette unité.
"Le titre de séjour n’est pas un acquis définitif"
"J’entends parler d’une fusillade et on me dit que ce sont les frères X et qu’ils sont connus pour trafic de stupéfiants. Et en creusant encore plus, on se rend compte qu’ils bénéficient d’une carte de séjours et de plus de 10.000 euros de prestations sociales par mois", a déclaré Pierre-Edouard Colliex à Europe 1. Deux fois par mois depuis octobre dernier, des représentants des forces de l'ordre, mais aussi des organismes sociaux, se réunissent pour tenter de couper les prestations sociales, voire retirer des titres de séjour d'auteurs de faits graves.
"Le titre de séjour n’est pas un acquis définitif. C’est un acte de confiance et lorsque la confiance est rompue, le titre de séjour est retiré. C’est contesté, mais les dossiers de la préfecture sont très étayés et nous gagnons bien souvent", a rapporté le préfet de région George-François Leclerc.
Depuis le mois d'octobre, les dossiers de 180 délinquants ont été étudiés pour trois expulsions et plusieurs dizaines de milliers d’euros de prestations sociales récupérés.