L'info. Une autre piste pour réduire les dépenses de l'Assurance maladie ? Alors que la Cour des comptes a demandé mardi de nouveaux efforts pour réduire le déficit de la Sécu, une étude menée par l'hôpital européen Georges Pompidou, à Paris, dénonce l'abus de médicaments prescrits aux personnes âgées. Selon ce document, qui doit être présenté dans quelques jours au congrès de la Société française de gériatrie et que Libération a pu consulter, 90 % des octogénaires français consomment en moyenne dix médicaments par jour.
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"Au-delà de trois molécules, on ne sait plus leur métabolisme". Des abus qui ont de quoi inquiéter. Selon Olivier Saint-Jean, coordonateur de l'étude et chef de service à Georges Pompidou, "au-delà de trois à quatre molécules prises ensemble, on ne sait plus trop leur métabolisme, c'est-à-dire leur façon de réagir". Et surtout, plus la consommation augmente, plus le risque d'accident lié à la prise de médicaments augmente. "Le pourcentage de sujets âgés à risque d'accident médicamenteux dépasse les 80% après 80 ans", affirme ainsi Olivier Saint-Jean.
Le risque de se tromper. Sans compter que lorsque les pilules se multiplient, il y a un risque important de se tromper, comme l'a encore montré avant l'été l'affaire du Furosémide. Une vieille dame, qui avait mélangé son diurétique avec un somnifère, avait déclenché une alerte nationale : le médicament avait été retiré du commerce, les lots rappelés, l'usine de fabrication inspectée de fond en comble, etc. Tout ça pour un mélange au moment de remplir son pilulier.
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Un coût pour l'assurance maladie. En plus de limiter les risques pour les patients, imposer une certaine mesure dans les prescriptions permettrait à la Sécurité sociale de réaliser de substantielles économies. Selon une étude du ministère de la santé, la France compte 5,7 millions de personnes âgées de plus de 75 ans et chacune d'entre elle se fait rembourser en moyenne 940 euros de médicaments par la Sécu. "Grossièrement, nous assistons à un doublement de la consommation par rapport aux années 90, conclut Olivier Saint-Jean.