Des fossoyeurs détrousseurs de cadavres mis en examen

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avec AFP , modifié à
A Lyon, des fossoyeurs sont soupçonné d'avoir détroussé des cadavres pour revendre bijoux et dents en or.

L'INFO. Ils ont fini par être dénoncés. Quatre fossoyeurs et un marbrier sont soupçonnés d'avoir détroussé des cadavres et récupéré des stèles pour les revendre. Présentés à un juge lyonnais samedi, ils ont été mis en examen pour "vol", "recel" et "atteinte à l'intégrité d'un cadavre". Le parquet a requis leur placement sous contrôle judiciaire.

Dénoncé par son ex-compagne. C'est une gardienne de cimetière qui a dénoncé son ex-compagnon à la directrice des pompes funèbres, fin août. L'homme, un fossoyeur de 33 ans travaillant dans "tous les cimetières de l'agglomération", serait la "tête" du réseau. Placé sous surveillance, il a été surpris alors qu'il était en train de démanteler des caveaux, mettre des stèles et des piliers de côté puis les livrer à des marbriers. Quant à son ancienne concubine, elle a été repérée "en train de vendre des dents en or" dans un magasin spécialisé dans le rachat de métaux précieux. Elle n'a pas été mise en cause judiciairement pour le moment. En revanche, l'enquête a conduit à l'interpellation jeudi de quatre fossoyeurs et d'un marbrier.

Bagues, colliers et dents en or. Le macabre trafic aurait débuté en 2009. Les malfaiteurs présumés ne s'attaquaient qu'à des concessions en état d'abandon. Trois des fossoyeurs "dépouillaient les morts" de leurs bagues, colliers et dents en or, arrachées à la pince. Le quatrième fossoyeur, lui, ne "faisait que dans la marbrerie", selon le directeur de la Sûreté départementale, Jean-Marc Rebouillat. Le montant issu du trafic n'est pas connu, faute de registre. Mais les enquêteurs ont saisi une enveloppe contenant 2.000 euros, remise en échange de l'or, qui était principalement revendu à "des gens du voyage sédentarisés". Une transaction d'un montant de 600 euros a par ailleurs été surprise.

Du marbre poli, retaillé et revendu. Chez le marbrier interpellé, les enquêteurs ont en outre placé sous séquestre pas moins de 1.500 mètres carrés de marbre "dont la provenance est douteuse". Le marbre était poli, retaillé et revendu comme s'il était neuf à des familles endeuillées. Les cinq suspects, qui ont reconnu les faits, ont parlé de "recyclage" du marbre, une "pratique institutionnalisée", "échange de bons procédés" entre marbriers et fossoyeurs. En principe, la loi impose la destruction des monuments et des emblèmes funéraires restés sur une concession abandonné. Ils doivent être concassés, et les corps exhumés doivent quant à eux être incinérés.