Près de 25 degrés à 1.100m d'altitude : y aura-t-il de la neige en montagne pour les vacances de février ?

Un déficit d'enneigement est à prévoir dans plusieurs stations de l'Hexagone, pour le début des vacances de février.
Un déficit d'enneigement est à prévoir dans plusieurs stations de l'Hexagone, pour le début des vacances de février. © FRANCOIS LAURENS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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Romain Rouillard / Crédit photo : FRANCOIS LAURENS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
La douceur que connaît actuellement l'Hexagone fait craindre un important déficit d'enneigement dans les stations de l'Hexagone. Et les prévisions météo des prochains jours n'augurent rien de bon pour les domaines skiables. Le froid et la neige ne devraient pas faire leur retour avant le début des vacances.

Dans les Pyrénées, il peut être difficile de s'imaginer en plein cœur de l'hiver ces derniers jours. Car le mercure y affiche des températures tout simplement printanières. Au point de dépasser la barre des 20 degrés, y compris à plus de 1.000 m d'altitude, dans l'Ariège notamment, où il a fait 24,6 degrés à Ascou Lavail, pulvérisant ainsi, de près de 5 degrés, le précédant record. 

La conséquence de cette douceur sur les reliefs montagneux est immédiate. Les Pyrénées, comme d'autres massifs, manquent cruellement de neige en cette fin janvier. Un constat plutôt inquiétant alors que, selon les chiffres du gouvernement, 120.000 emplois dépendent de la pratique des sports d'hiver en France et que démarrent, le 10 février prochain, les vacances d'hiver pour la zone C.

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Dix jours sans neige

D'autant que cette douceur s'accompagne d'un temps très sec, comme le souligne le météorologue Cyril Bonnefoy dans un article de La Chaîne météo. Pour trouver trace de chutes de neige en montagne, il faut remonter dix jours en arrière. L'isotherme 0 degré, c'est-à-dire la limite d'altitude au-dessus de laquelle le mercure passe en dessous de 0 degré, s'établit aujourd'hui à... 4.000 mètres dans les Pyrénées et les Alpes. "La neige a ainsi complétement disparu, en dehors des pistes, dans le Massif central, le Jura, les Vosges et en dessous de 1.500 mètres sur les Pyrénées", ajoute Cyril Bonnefoy. 

Dans les Alpes, la situation est moins critique et l'épaisseur du manteau neigeux assure aux skieurs davantage de confort. Mais cette douceur "impacte la qualité de la neige", nous indique Patrick Marlière, prévisionniste chez Agathe Météo. Concrètement, le dégel des pistes le jour, suivi du regel la nuit, donne lieu à une neige verglaçante dans la matinée, puis carrément liquéfiée dans l'après-midi.

Situation "catastrophique" dans le Massif central, le Jura et les Vosges

Une situation peu optimale que devraient, malheureusement, expérimenter les premiers vacanciers, à compter du 10 février. "Jusqu'à cette date, il n'y aura tout simplement pas de neige. Et on ne voit pas de quantités de neige importantes arriver au-delà. La première semaine des vacances de février s'annonce compromise", avance Patrick Marlière. Quelques chutes de neige sont toutefois attendues dans les Pyrénées et les Alpes, mais en quantité nettement insuffisante, pointe le prévisionniste qui parle même d'une situation "catastrophique" pour le Massif central, le Jura et les Vosges.

D'autant que la douceur, confortablement installée dans l'Hexagone, n'a pas prévu de laisser le froid reprendre ses droits. "Il y a toujours la solution de la neige artificielle, mais c'est quelque chose de très coûteux à produire", ajoute-t-il. Sans parler des effets délétères sur l'environnement de l'usage de canons ou de l'acheminement, par camion, de cette neige dans les domaines skiables.