Zinédine Zidane quitte le Real Madrid : et maintenant, que va-t-il faire ?

"Je ne cherche pas d'autre équipe", a indiqué "Zizou" jeudi, au moment d'annoncer son départ du Real Madrid.
"Je ne cherche pas d'autre équipe", a indiqué "Zizou" jeudi, au moment d'annoncer son départ du Real Madrid. © GIUSEPPE CACACE / AFP
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Thibauld Mathieu , modifié à
Après deux ans et demi passés à entraîner le Real, Zinédine Zidane a annoncé jeudi son départ du club madrilène. Se pose désormais la question de son avenir, à court comme à long terme.

Douze ans après avoir mis fin à sa carrière de joueur sur un coup de tête, Zinédine Zidane a clos jeudi le premier chapitre de sa "deuxième carrière" au sommet de son art. Quelques jours après avoir remporté sa troisième finale de Ligue des champions d'affilée sur le banc du Real, l'entraîneur français a, à la surprise générale, annoncé jeudi son départ du club espagnol. Et fatalement ouvert la voie aux spéculations sur son avenir. Plusieurs scénarios sont aujourd'hui imaginables pour l'ancien numéro 10 des Bleus. Du plus probable au plus loufoque.

1) Prendre du recul

"Je ne cherche pas d'autre équipe". Voilà l'un des rares - si ce n'est le seul - indices lâchés par "Zizou" aux journalistes réunis jeudi pour assister à sa conférence de presse impromptue. Une façon, sans doute, d'exprimer son envie de prendre du recul, en observant une année sabbatique, comme l'avait fait Pep Guardiola au moment de quitter le FC Barcelone, en 2012.

"Il peut gagner la Ligue des champions et vouloir partir, n'est-ce pas ?", avait déjà lancé, prophétique, son défenseur central Sergio Ramos, avec lequel le Français a toujours entretenu une relation spéciale. C'était en février dernier, mais ces paroles résonnent tout particulièrement aujourd'hui. "Il aura peut-être besoin de se reposer un peu", avait encore observé le capitaine merengue, au micro de la Cadena COPE. 

Quelques jours avant, l'intéressé avait lui-même évoqué son avenir sur le banc madrilène : "Je profite chaque jour et c'est beaucoup d'efforts, mais je suis jeune. Je n'ai pas 80 ans pour dire que je suis fatigué. J'en ai 45, j'ai de la marge. Tant que je ne me fatigue pas de ce travail, je vais continuer. (…) Après, c'est le quotidien qui dictera tout ça". Mais aujourd'hui, difficile de l'imaginer sur le banc d'un autre club. D'autant plus après ses exploits en Castille.

2) Prendre la tête des Bleus

Zidane sélectionneur de l'équipe de France ? Le scénario semble plus que jamais inéluctable. "Je ne sais pas si on peut dire que c'est au-dessus, parce que ce qu'il vient de faire, c'est unique. Mais il ne s'en est jamais caché", souligne auprès d'Europe 1 Guy Lacombe, l'homme qui l'a fait éclore à l'AS Cannes avant de devenir son formateur au métier de coach près de 30 ans plus tard.

"J'étais joueur de cette équipe de France, oui ça serait bien, un jour de l'entraîner, mais pour le moment il y a un entraîneur en place (Didier Deschamps) qui fait un boulot formidable, mais oui j'ai cet objectif, cette ambition", avait notamment affirmé "ZZ" sur le plateau du Canal Football Club, en mars 2015. 

Les cartes n'ont pas changé ou presque. En octobre dernier, son ancien coéquipier Didier Deschamps a été prolongé jusqu'en 2020. Mais un mauvais parcours à la Coupe du Monde pourrait bien lui être fatal. Surtout si "Zizou" se propose. Cette idée de le voir prendre les commandes des Bleus est en tout cas loin de déplaire au président de la Fédération française (FFF).

"C'est une suite logique", avait déclaré Noël Le Graët en juin 2017. Après le départ de Laurent Blanc en juillet 2012, Zidane avait déjà manifesté au patron de la FFF son désir d'entraîner les Bleus. "Je me rappelle lui avoir dit : 'Tu ferais mieux de prendre Bordeaux pour faire tes premières armes'.... Trois coupes d'Europe, c'est quand même phénoménal. Les joueurs l'adorent. Il fait bien jouer. C'est un énorme entraîneur", a encore confié Le Graët, mercredi à l'AFP.

"Pour le moment, il a envie de profiter du repos et de sa famille. Certainement, il sera à un moment sélectionneur. Quand ? Je ne peux pas le dire, mais ça me semble logique. Ça arrivera quand ça arrivera", a même lâché Didier Deschamps, quelques heures après l'annonce de Zidane. Selon un sondage Odoxa établi en juin 2017, 72% des Français seraient également favorables à un tel choix.

3) Revenir au Real (ou ailleurs)

Jeudi, le chauve le plus célèbre de France n'a cessé de témoigner son amour inconditionnel et fusionnel avec le Real Madrid. "Je veux toujours rester proche de ce club", a souligné celui qui y a passé cinq ans en tant que joueur et deux ans et demi en tant qu'entraîneur de l'équipe première. S'il a senti qu'il ne pouvait "plus faire gagner cette équipe" dans l'immédiat, il pourrait cependant revenir après un bon break si jamais son successeur échouait dans sa mission. La porte lui sera en tout cas toujours ouverte, a souligné le président madrilène, Florentino Pérez. "J’ai envie de lui dire 'à bientôt’ parce que je suis sûr qu’il reviendra".

Reste aussi l'hypothèse d'un retour à la Juventus Turin, où il a traîné ses crampons entre 1996 et 2001. Pour l'heure, le coach des Bianconeri, Massimilio Allegri, devrait continuer au moins une saison dans le Piémont, après deux finales de Ligue des champions et quatre doublés Coupe-Championnat successifs. Pour Zidane, l'enfant de la Castellane, le choix du cœur pourrait aussi être celui de l'OM. À condition que le club phocéen passe un nouveau palier dans les prochaines années. Car aujourd'hui, cette éventualité semble illusoire. Enfin, les dirigeants du PSG ne seraient pas non plus insensibles à l'idée de le faire revenir dans l'Hexagone. Pas tout de suite, certes, car Thomas Tuchel vient à peine de poser ses valises dans la capitale. Mais "ZZ" est proche du Qatar, dont il a soutenu la candidature à la Coupe du monde 2022. "Je suis Marseillais et ce serait compliqué, mais je ne m’interdis rien", avait-il glissé sur Canal + en 2015.

4) Assumer de nouvelles responsabilités

Et si la suite de sa carrière ne s'écrivait pas sur un banc de touche ? Cela semble aujourd'hui assez improbable - "Je ne suis pas fatigué d'entraîner", a-t-il précisé jeudi -, mais avec lui, on peut s'attendre à tout. Très haut placé dans l'organigramme du Real, dans l'organisation de Paris-2024 ou du Mondial 2022 au Qatar (président du comité d'organisation, ambassadeur... voire sélectionneur du pays-hôte), consultant pour la télévision ? Son aura est telle que les propositions, plus ou moins farfelues, ne devraient pas manquer.

5) Ces autres scénarios possibles… Ou pas

Son départ a en tout cas donné quelques idées aux internautes, qui imaginent volontiers l'ancien champion du monde 1998 devenir chirurgien, marcher sur Mars ou encore devenir président de la République.