Paralympiques-Natation : À 16 ans, Théo Curin nage en plein rêve

À 16 ans, Théo Curin est le plus jeune athlète de la délégation tricolore à Rio.
À 16 ans, Théo Curin est le plus jeune athlète de la délégation tricolore à Rio. © CHRISTOPHE SIMON / AFP
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Émilie Bonnaud avec T.M. et AFP
Amputé des quatre membres, le benjamin de la délégation française à Rio a effectué sa première course dans les bassins jeudi soir et rêve d'un sacre paralympique.

Du haut de ses 16 ans, le nageur français Théo Curin a goûté jeudi à Rio à sa première participation à des Jeux paralympiques. Un "rêve" pour le benjamin de la délégation tricolore, victime d’une méningite foudroyante à 6 ans et amputé des quatre membres.

Quatrième pour sa première course. Sa première course à "l'Estadio Aquatico" de Rio s'est soldée par une quatrième place, sur 200 m nage libre. "On ne peut pas être content d'une quatrième place, c'est rageant", confiait-il après la course. Avant de relativiser : "Dans l'eau, c'était top, j'étais vraiment bien. C'était une course de rêve, je me suis éclaté."

Philippe Croizon en mentor. Le déclic pour la natation, Théo l'a eu grâce à Philippe Croizon, premier Français amputé comme lui des quatre membres à avoir traversé la Manche à la nage. "Un jour, il m'a invité chez lui et je suis allé le rejoindre dans l'eau. Sauf que j'ai eu peur, ça ne m'a pas plu. Je me suis alors entraîné petit à petit en allant à la piscine et je me suis inscrit dans un club handisport", se souvient-il. C’est là qu’il se rend compte que dans l’eau, il n’y a plus d’obstacle : "c’est dire à son handicap : ‘voilà, tu m’as fait chier pendant un an mais c’est fini, je ne me laisse plus faire, c’est parti'. Le handicap n’est plus là, on fait ce qu’on veut, on fait ce qu’on aime et on va aux Jeux", racontait-il sur Europe 1 avant le début de la compétition.

Un nageur comme les autres. À 13 ans, Théo intègre le pôle France handisport de Vichy, dans le centre de la France, où il peut s'entraîner tout en poursuivant ses études. Là, il nage plus de quinze heures par semaine, sans fauteuil et sans prothèses. Pour son coach, il est un nageur comme les autres. "Le handicap, j’arrive à le voir quand on en parle ensemble, parce qu’en fait au quotidien je ne le vois pas. Ce sont des athlètes, quoi !", confie Cyril Bourdeau.

Le rêve continue. Et il suffit de passer trente secondes avec Théo pour oublier son handicap. Restent son sourire de jeune homme, son envie de tout gagner et ses rêves de médailles. Car la compétition est loin d'être finie pour le jeune nageur. Déjà vice-champion d'Europe du 200 m nage libre, il participera dans les prochains jours aux épreuves du 50 m papillon, 50 m nage libre et 100 m nage libre.