A qui iraient les titres d'Armstrong ?

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Le déclassement du septuple vainqueur du Tour pose la question, épineuse, de son remplacement.

La destitution annoncée de Lance Armstrong de ses sept titres de vainqueurs du Tour de France pose une question simple : qui va récupérer les lauriers du Texan ? Ce dernier a annoncé qu'il mettait fin à la bataille judiciaire engagée avec l'Agence antidopage américaine (Usada). Dans son communiqué, diffusé vendredi matin sur son site, Lance Armstrong réaffirme toutefois sa légitimité dans le palmarès. "Je sais qui a gagné ces sept Tours, mes équipiers savent qui a gagné ces sept Tours, et tous ceux contre lesquels j'ai couru savent qui a gagné ces sept Tours", dit-il.

Cependant, si l'Union cycliste internationale (UCI) suit les recommandations de l'Usada, il faudra effacer le nom d'Armstrong du palmarès de la Grande boucle entre 1999 et 2005. Mais qui mettre à la place ? Laisser les lignes blanches, en destituant seulement Armstrong, ou donner la victoire au deuxième, ce qui avait été le cas très récemment avec l'affaire Contador. En 2010, l'Espagnol avait été contrôlé positif et destitué de son titre, qui est revenu finalement à Andy Schleck, son dauphin. Si pour la succession d'Armstrong, ceux qui sont arrivés sur la deuxième marche du podium devenaient n°1, Europe1.fr a listé les noms qui seraient au palmarès. Problème : à chaque fois, l'ombre du dopage plane.

1999 : Alex Zulle

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Alex Zulle, qui termine deuxième en 1999, pourrait être le troisième Suisse à inscrire son nom au palmarès du Tour. Sauf que le double vainqueur du Tour d'Espagne (1996 et 1997) est surtout connu en France pour avoir fait partie de l'équipe Festina de Richard Virenque, exclue du Tour en 1998 après la découverte de produits dopants. Le Suisse avouera par la suite s'être dopé et purgera une suspension de sept mois. C'est sous les couleurs espagnoles de Banesto qu'il conclu le Tour 1999 à la deuxième place, à 7'37 de Lance Armstrong.

>> Si l’on écarte l’Espagnol Escartin (3e), jamais convaincu de dopage mais client du tristement célèbre docteur Ferrari, il faut descendre au 7e rang pour trouver, avec l’Italien Daniele Nardello, un cycliste jamais inquiété dans des affaires de dopage.

2000, 2001 et 2003 : Jan Ullrich

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Ajoutés à sa victoire en 1997, ces trois titres permettraient à l'Allemand de taquiner les légendes du Tour que sont Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Miguel Indurain, vainqueurs de cinq Grandes Boucles chacun. Mais Ullrich est lui aussi encerclé par les affaires de dopage. Alors chez T-Mobile, l'Allemand est suspecté de s'être dopé à l'EPO sur les Tours 1996 et 1997, des accusations médiatiques qu'il nie, bien que Bjarne Riis ou Erik Zabel, ses coéquipiers de l'époque, l'avouent, eux. En 2002, il est contrôlé positif aux amphétamines sur le Tour. Il écopera de six mois de suspension et d'une grosse amende, avant de revenir en mars 2003, et de prendre la 2e place du Tour l'été suivant... Enfin, il fait partie des nombreux coureurs mis en cause dans l'affaire Puerto en 2006. La veille du départ du Tour, il est renvoyé par son équipe T-Mobile, signant du même coup la fin de sa carrière.

>> 2000 a été une vraie "annus horribilis" pour le cyclisme. Conséquence, il faut descendre au 10e rang (derrière Armstrong, Ullrich, Beloki, Moreau, Heras, Virenque, Botero, Escartin, Mancebo) pour trouver un vainqueur théoriquement "propre". Il s’agit là encore de Daniele Nardello.

>> Le vainqueur du Tour 2001 pourrait être le quatrième du classement général, le Kazakh Andreï Kivilev, mort en 2003 sur les routes de Paris-Nice.

>> Haimar Zubeldia, 5e derrière Arsmtrong, Ullrich, Vinokourov et Hamilton, est le premier cycliste jamais soupçonné à apparaître au classement du Tour 2003.

2002 : Joseba Beloki

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L'Espagnol Joseba Beloki est lui aussi suspecté de dopage. Lui aussi dans la tentaculaire affaire Puerto, en 2006. Cité par les médias espagnols, il n'a jamais été poursuivi par la suite. Pourtant, Le Monde assure que son nom figure dans des documents saisis chez le sulfureux docteur Fuentes au sujet notamment d'hormones de croissance, d'anabolisants, d'EPO et de transfusions sanguines. Le nom du dauphin d'Armstrong en 2002 (à 7'17) figure aux côtés d'un de ses compatriotes, un certain Alberto Contador.

>> C’est le Portugais José Azevedo qui pourrait se voir attribuer le titre 2002. Même s’il fut un équipier de Lance Armstrong, sous la houlette de Johan Bruyneel, également inquiété par l’agence américaine anti-dopage.

2004 : Andreas Kloden

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A 29 ans, le coéquipier de Jan Ullrich réalise un beau Tour de France qu'il termine à 6'19 de Lance Armstrong. Mais Der Spiegel a dévoilé en 2009 un dopage généralisé au sein de l'équipe allemande entre 1995 et 2006. "Aux côtés de Patrik Sinkewitz qui est passé aux aveux, au moins deux autres coureurs ont reçu des autotransfusions sanguines avec l'aide des médecins : il s'agit de Matthias Kessler et d'Andreas Klöden", raconte à l'époque L'Equipe, citant le magazine allemand. 

>> Le Tour 2004 pourrait, comme l’édition 2002, échoir à Jose Azevedo, 5e derrière Armstrong, Klöden, Basso et Ullrich.

2005 : Ivan Basso

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L'affaire Puerto, encore. L'Italien est rattrapé en 2006 par cette vaste affaire de dopage. En 2007, après avoir nié dans un premier temps, il avoue à demi-mot son implication devant le comité national olympique italien, assurant avoir eu l'intention de se doper, mais sans passer à l'acte, comme le souligne à l'époque la BBC. L'Italien a écopé de deux ans de suspension suite à cette affaire.

>> L’Australien Cadel Evans, 7e en cette année 2005, pourrait être désigné vainqueur.

Récapitulatif des vainqueurs potentiels :

1999 : Daniele Nardello
2000 : Daniele Nardello
2001 : Andreï Kivilev
2002 : José Azevedo
2003 : Haimar Zubeldia
2004 : José Azevedo
2005 : Cadel Evans