Ligue Europa : Dnipropetrovsk, l'invité surprise

Le Dnipro face à Bruges (1280x640) Genya SAVILOV/AFP
Yevhen Shakhov fête son but inscrit contre le FC Bruges lors du quart de finale retour. © Genya SAVILOV/AFP
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CAP À L'EST - Le club ukrainien se déplace sur la pelouse de Naples, jeudi soir, en demi-finales aller.

En novembre 2013, nous nous étions amusés à regarder Dnipro Dnipropetrovsk-Pandurii Târgu Jiu (Roumanie) en match de poules de la Ligue Europa. A l'époque, l'affiche, au nom évidemment exotique, fleurait bon les premiers tours de la deuxième Coupe d'Europe, celle qui s'ouvre aux plus petits européens, et notamment ceux de l'Est. Un an et demi plus tard, le club ukrainien, qui avait remporté la rencontre (4-1), n'amuse plus grand monde. Il s'est invité cette année dans le dernier carré de cette même Ligue Europa et affrontera le Naples de Rafael Benitez, jeudi, en demi-finales aller.

Eliminé au troisième tour préliminaire de la Ligue des champions par le FC Copenhague (0-0, 0-2), il a dû passer par les barrages de la Ligue Europa, avec une qualification aux dépens de l'Hadjuk Split (2-1, 0-0). Il s'est ensuite sorti de la phase de groupes grâce à un succès lors de la dernière journée face à Saint-Etienne (1-0). Son parcours sur la phase éliminatoire a ensuite été remarquable, avec des qualifications aux dépens de l'Olympiakos, de l'Ajax et de Bruges. Seize matches, donc, pour parvenir dans le dernier carré d'une Coupe d'Europe pour la première fois de son histoire.

Propriété du groupe Privat. Dans le cas du Dnipro, un petit rappel historique n'est d'ailleurs pas superflu. Le club a été fondé en 1918 sous le nom de BRIT, le Collège industriel des ouvriers de Briansk. Avant sa demi-finale de jeudi, sa meilleure performance restait un quart de finale de Coupe d'Europe des clubs champions, stade atteint à deux reprises, en 1985 puis en 1990. A la chute de l'Union soviétique, le club a pris le nom de Dnipro, l'une des plus grandes rivières d'Ukraine et l'un des symboles du pays. Le FK Dnipro est aujourd'hui la propriété du groupe Privat, l'un des géants d'Ukraine articulé autour de la banque Privatbank.

Non, le Dnipro n'est donc pas un petit club. Il est 40e au classement UEFA, entre la Lazio Rome et Anderlecht, et a terminé la saison dernière 2e du championnat d'Ukraine derrière le Chakthior Donetsk. Malgré les secousses politiques, le football ukrainien continue d'ailleurs de briller sur la scène européenne. Le Chakthior, premier vainqueur d'une Coupe d'Europe de l'Ukraine indépendante, en 2009, a atteint les huitièmes de finale de la Ligue des champions cette saison (où il a subi un 7-0 par le Bayern...) et le Dynamo Kiev a été sorti en quarts de finale de la Ligue Europa après avoir notamment éliminé Guingamp.

Un peu de Brésil, beaucoup d'Ukraine. Comme le Chakthior, le Dnipro a recours à des talents brésiliens, comme le défenseur Douglas ou le milieu de terrain Leo Matos. Pour le reste, le club de l'est ukrainien présente un effectif largement "local", avec, à l'instar du Dynamo Kiev, beaucoup d'internationaux ukrainiens, que les Bleus ont croisés lors de la double confrontation en barrages de la Coupe du monde 2014 face à la France (0-2, 3-0).

On citera parmi les plus connus Yevhen Konoplyanka, Roman Bezus, Rouslan Rotan ou Roman Zozulya, buteur lors de "notre" rencontre face au Pandurii mais absent jeudi sur blessure. La belle saison du Dnipro est aussi à mettre au crédit de son coach, Myron Markevych, dont c'est la première année au club. Outre cette demi-finale européenne, le Dnipro est également deuxième du championnat derrière le Dynamo - avec seulement deux défaites en 22 rencontres - et disputera les demi-finales de la Coupe d'Ukraine contre le Chakthior Donetsk.

L'équipe la plus rugueuse de Ligue Europa. Comme les Guingampais avaient pu s'en apercevoir face au Dynamo Kiev, le football ukrainien a une forte dimension physique. Le Dnipro est ainsi l'équipe qui a commis le plus de faute dans la compétition, avec 210 fautes en 14 matches (juste devant le Dynamo Kiev, avec 166). Elle est aussi celle qui a reçu le plus de cartons jaunes, avec 43. Mais le Dnipro a aussi du talent. Et c'est également à l'inverse l'équipe qui a bénéficié le plus de coups de sifflets en sa faveur, grâce notamment à Konoplianka, qui en a obtenu... 41 ! Soit 15 de plus que n'importe quel joueur engagé cette saison en Ligue Europa.

Jeudi soir, le Dnipro comptera sur le talent de Konoplianka mais également sur sa défense, l'une des plus solides en C3 (0,75 but par match concédé), pour résister au Napoli, impressionnant vainqueur de Wolsfburg en quarts (4-1, 2-2). Bonne nouvelle pour le club ukrainien : Edinson Cavani a quitté le Napoli. Lors de la dernière double confrontation entre les deux clubs, en 2012-13, l'actuel attaquant du PSG avait fait vivre un calvaire à la défense du Dnipro, avec un quadruplé. Pas sûr néanmoins qu'elle y ait gagné au change avec Gonzalo Higuain...