JO 2016 - Pollution de la baie de Rio : "les athlètes vont nager dans de la merde", avertissent des chercheurs

Baie Guanabara JO Rio 2016 (1280 x 640) YASUYOSHI CHIBA / AFP
La baie polluée de Guanabara pourrait infecter les athlètes. © YASUYOSHI CHIBA / AFP
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A.M. , modifié à
La baie de Guanabara, où auront lieu les épreuves de nage en eau libre, de voile et de windsurf, n'a pas été suffisamment dépolluée selon des chercheurs.

Derrière les plages paradisiaques, la réalité de Rio n'est pas si idyllique. Un site en particulier attire les regards : la baie de Guanabara. Cette immense étendue d'eau qui accueillera toutes les épreuves d'eau libre (nage, voile et windsurf) des Jeux olympiques de Rio (5-21 août) inquiète les experts de la santé, qui la jugent dangereuse pour les athlètes en raison de l'abondance de déchets qui y est déversée.

"De la merde humaine." Dans les colonnes du New York Times, des scientifiques brésiliens ont exprimé mardi leur désarroi quant aux bactéries qui contaminent la baie de Rio. "Les athlètes étrangers vont littéralement nager dans de la merde humaine, et ils risquent de tomber malade à cause de tous ces microorganismes", s'est notamment désolé le Dr Daniel Becker, un pédiatre local. Déjà en 2015, lors d'une compétition de voile disputée sur le site des JO, les organisateurs avaient déploré des nausées et des diarrhées touchant près d'un quart des sportifs participants. 

Promesses non tenues. De leur côté, l'organisation des JO ainsi que les autorités brésiliennes estiment que les zones où auront lieu les épreuves respectent les standards de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ajoutant que les athlètes n'auront qu'un contact limité avec les eaux contaminées. Pour autant, les promesses des organisateurs faites il y a sept ans pour une dépollution de 80% des eaux de la baie n'ont pas été tenues, le budget alloué étant passé de quatre milliards de dollars annoncés à seulement 170 millions déboursés pour les opérations de dépollution.

Les touristes également touchés. Les scientifiques s'inquiètent par ailleurs vivement du niveau de contamination de deux plages environnantes que des milliers de spectateurs et de touristes seront sûrement amenés à fréquenter. Mais les plus touchés resteront les sportifs, qui n'auront malheureusement pas d'autre choix que de "fermer la bouche quand les vagues arriveront", comme l'a déploré au New York Times une membre de l'équipe néerlandaise de voile…