Drame de Furiani : plus de match les samedis 5 mai

Le 6 mai 1992, un enfant observe les restes de la partie de tribune qui s'était effondré la veille. André DURAND/AFP
Le 6 mai 1992, un enfant observe les restes de la partie de tribune qui s'était effondré la veille. © André DURAND/AFP
  • Copié
, modifié à
HOMMAGE - Le ministère des Sports a pris la décision d'interdire la tenue de matchs les samedis 5 mai.

Le ministère des Sports a mis fin mercredi à un long débat qui a agité le football français ces derniers mois : doit-on ne plus jouer au football les 5 mai en hommage aux 18 victimes et 2.300 blessés du drame de Furiani ? L'association corse "Collectif du 5 mai" et le SC Bastia réclamaient qu'une décision soit prise en ce sens. Finalement, le ministère a opté pour une solution médiane : il n'y aura plus de matchs le 5 mai, mais seulement quand celui-ci tombe un samedi. Or, dans les faits, l'absence de tout match le 5 mai sera rare puisque sur les 20 prochaines années, cette date tombe un samedi à trois reprises seulement, en 2018, 2029 et 2035...

"Drame national." "Lorsque le 5 mai est un samedi, aucun match de football ne sera organisé au niveau national, professionnel et amateur", et "chaque année, le 5 mai, un hommage sera rendu par l'ensemble des clubs de football sur tout le territoire national (minute de silence ou d'applaudissement, port d'un brassard, lecture d'un message, etc.)", explique le communiqué du ministère, qui a acté également que la "catastrophe de Furiani" était un "drame national".

Les décisions dévoilées mercredi ont été "entérinées de manière globale et définitive" par le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, la Fédération française de football (FFF), la Ligue de football professionnel (LFP) et le Collectif des victimes du 5 mai 1992, en présence de la Collectivité territoriale de Corse. Le 5 mai 2016, "une plaque commémorative à la mémoire des victimes de ce drame sera dévoilée dans les locaux du ministère des Sports" et "une cérémonie annuelle sera organisée", ajoute le texte.

"Le compte n'y est pas encore." "Il s'agit-là d'avancées, réelles, mais on n'ira jamais sans doute au-delà avec le ministère des Sports et les instances actuelles du football", a commenté la présidente du collectif, Josépha Guidicelli, cité par le site Corsenetinfos. "Elles sont un peu le fruit de ce que nous faisons depuis la création du collectif. Nous avons avancé étape après étape mais nous ne sommes toujours que dans des mesures partielles, que nous apprécions certes, surtout après avoir entendu dire en son temps par Frédéric Thiriez que 'le dossier de Furiani était clos, mais pour le collectif le compte n'y est pas encore'."

Le collectif, qui a mis en ligne une pétition à ce sujet, demande à ce qu'aucun match ne soit organisé en France à la date du 5 mai, quel que soit le jour de la semaine. "Notre revendication essentielle tient dans la sacralisation du 5-Mai", indique la présidente. "Nous avons bien compris cette fois que nous avons obtenu le maximum des instances du football, et que si le problème a été pris en considération à un autre niveau, il ne l'était pas encore dans sa globalité. Mais le collectif ne déviera jamais de cette voie. Et il continuera à revendiquer cette sacralisation tant qu'elle n'aura pas été satisfaite."

Supporters de l'OM

Cette question du 5 mai est l'un des nombreux points de crispation entre le SC Bastia et la LFP. Le 11 avril, avant la finale de la Coupe de la Ligue contre le PSG, au Stade de France, les joueurs corses avaient ainsi arboré un t-shirt portant la mention "Pas de match le 5 mai".

Le drame de Furiani a eu lieu le 5 mai 1992. A l'époque, Frédéric Helbert et Christian Rodat avaient couvert cette tragédie pour Europe 1.