Dopage : Sebastian Coe "au courant" du scandale russe avant qu'il n'éclate

Sebastian Coe, alors vice-président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), était "au courant" du dopage massif en Russie quatre mois avant que le scandale n'éclate en décembre 2014, a assuré mardi le parlement britannique.
Sebastian Coe, alors vice-président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), était "au courant" du dopage massif en Russie quatre mois avant que le scandale n'éclate en décembre 2014, a assuré mardi le parlement britannique. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le parlement britannique a assuré mardi que Sebastian Coe connaissait les pratiques de dopage massif en Russie, quatre mois avant que n'éclate le scandale, en décembre 2014.

Sebastian Coe, alors vice-président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), était "au courant" du dopage massif en Russie quatre mois avant que le scandale n'éclate en décembre 2014, a assuré mardi le parlement britannique, citant un mail du responsable au comité d'éthique de l'IAAF.

"Je n'étais certainement pas au courant...". "J'ai maintenant été mis au courant des accusations", écrit ainsi en août 2014 Lord Coe, qui sera élu à la tête de l'instance mondiale en août 2015, dans un mail interne rendu public par la commission Culture, Média et Sport du parlement britannique. En décembre 2015, Coe avait déclaré lors de son audition devant le parlement: "Je n'étais certainement pas au courant d'accusations spécifiques concernant la corruption de la lutte antidopage en Russie" avant la diffusion d'un documentaire allemand en décembre 2014. C'est ce programme qui a notamment entraîné l'ouverture d'une vaste enquête des instances mondiales antidopage aboutissant à l'exclusion de l'athlétisme russe des JO-2016.

Révélations. Le 10 janvier dernier, le parlement avait annoncé qu'il souhaitait entendre de nouveau Sebastian Coe après des révélations de la BBC et un témoignage contredisant sa version initiale. Peu de temps auparavant, David Bedford, ancien détenteur du record du monde du 10.000 m et ex-directeur du marathon de Londres, avait confirmé devant les membres de cette commission qu'il avait bien envoyé en août 2014 un mail à Coe dans lequel il évoquait au moins un cas de dopage d'une athlète russe.

Correspondance rendue publique. Coe a toutefois accepté que le parlement rende publique sa correspondance d'alors avec Michael Beloff, président du comité d'éthique de l'IAAF. "Quelles que soient les excuses qu'il donne, il est clair que Lord Coe a décidé de ne pas partager avec la commission des informations utiles à notre enquête sur le dopage dans le sport", regrette ainsi mardi Damian Collins, le président de ladite commission cité par la BBC. "Il avait été interrogé sur sa connaissance du dopage dans l'athlétisme russe. Dans ses réponses, il donnait l'impression de ne pas être au courant des accusations".

Désormais âgé de 60 ans, Coe, double champion olympique du 1500 m (1980/1984), a mis fin à une riche carrière sportive en 1989, avant de se lancer avec succès dans une carrière politique. L'ex-député, qui a été anobli, a ainsi présidé le comité d'organisation des JO-2012 de Londres avant de devenir le patron mondial de l'athlétisme.