Laurent Blanc siffle la fin du halal

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Le sélectionneur ne veut plus de plat halal ni de porc dans les buffets des Bleus.

Le sélectionneur ne veut plus de plat halal ni de porc dans les buffets des Bleus. Plus de casques audio devant les supporters, respect des consignes de l'entraîneur : le nouveau sélectionneur Laurent Blanc imprime déjà sa marque sur les terrains. Mais aussi dans les cuisines. Invité de Stade 2 dimanche dernier, le sélectionneur a confirmé officiellement la fin des plats halal au menu des Bleus, tout en précisant aussi qu'il n'y aurait plus de porc servi aux joueurs. "Il y aura un buffet, comme on a l'habitude de le voir en clubs, avec des différences aussi, car je respecte toutes les religions, donc il y aura des différences, notamment il n'y aura pas de porc, il y aura le choix en ce qui concerne les musulmans, mais après ça s'arrêtera au choix entre poisson, viande blanche et viande rouge", a-t-il confié. Un menu à rallonge Symbole de l'ère Domenech, la liste des plats proposés aux joueurs de l'équipe de France n'avait cessé de s'allonger, de nombreux joueurs ayant fait des demandes spécifiques pour leur alimentation, mais plus par goût que pour les apports nutritionnels. Puis ce fut le passage au buffet halal pour tous, afin de pacifier les relations avec une partie de l'équipe de France de football, comme l'a révélé en pleine Coupe du monde l'ancien footballeur Vikash Dhorasso, lors de l'émission 100% foot sur M6. Une question d'intendance devenue polémique "Ce qui était un épiphénomène, une réponse technique à une contrainte d'intendance est devenu un débat national en terme symbolique", analyse l'historien Pascal Blanchard, joint par Europe1.fr. Car la décision de passer à un buffet 100% halal n'était à l'origine qu'une solution technique pour éviter aux cuisiniers de l'équipe de France de transporter et de préparer deux fois plus de nourriture. Laurent Blanc a donc pris cette décision plus pour affirmer son autorité sur le groupe que pour des questions religieuses. Sa décision de bannir le porc en même temps que le halal illustre bien sa méfiance face à une polémique qui dépasse le seul débat footballistique. "C'était un non-sujet il y a 72 ans", rappelle Pascal Blanchard, qui après Les noirs en couleur est en train tourner un documentaire sur les joueurs maghrébins en équipe de France. "Dans les années 50, de nombreux joueurs algériens jouaient en équipe de France. On tenait alors compte de leurs habitudes culinaires, sans que cela pose problème. Ce qui en 1954, dans la France coloniale, était un symbole d'ouverture et devenu aujourd'hui un signe de crispation." Et l'historien de conclure : "ce débat dépend surtout du contexte actuel. Il y a quelques mois, personne n'avait remarqué le passage au halal décidé par Raymond Domenech".