Vitesse : la Corrèze veut une dérogation pour "expérimenter"... les 90km/h

La baisse de vitesse en Corrèze aurait peu d'effets sur la mortalité sur les routes
La baisse de vitesse en Corrèze aurait peu d'effets sur la mortalité sur les routes © SEBASTIEN BOZON / AFP
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avec AFP , modifié à
Le département estime que le passage de 90 à 80 km/h sur les routes secondaires aurait "pas ou peu de résultats en termes d'accidentalité".

Le conseil départemental de la Corrèze vient d'adopter une motion originale : demander au Premier ministre une "dérogation" pour "expérimenter" sur un millier de kilomètres de ses routes secondaires la limitation de vitesse à 90 km/h, quand tout le pays passera à 80 au 1er juillet.

Un nombre de morts déjà en baisse depuis 2012. Dans un petit film qu'il a posté jeudi sur Youtube, ce département rural explique qu'il dépense chaque année quatre millions d'euros, "soit 20% du budget route à la surveillance, à la sécurité des déplacements, aux aménagements et à la maintenance des équipements". La conséquence de cette politique est que, de 2012 à 2017, les accidents corporels sont passés de 79 à 66, le nombre de blessés de 109 à 80 et celui des tués de 13 à 9.

Une baisse de vitesse avec "pas ou peu" d'effets. "Si l'on passe de 90 à 80 km/h, il n'y aura pas ou peu de résultats en terme d'accidentalité. Aussi le département de la Corrèze soumettra une proposition au Premier ministre, le droit à l'expérimentation d'une vitesse maximale autorisée dérogatoire à 90 km/h pour certains tronçons", un total de 975 km correspondant au "réseau structurant" de la Corrèze, détaille le département de 240.000 habitants. Le conseil départemental, présidé par Pascal Coste (Les Républicains) annonce avoir voté la motion à l'unanimité jeudi soir.

80 km/h sur les routes secondaires pour sauver 350 à 400 vies. Selon le gouvernement, l'abaissement de 90 km/h à 80 km/h de la vitesse maximale sur 400.000 km de routes secondaires à double sens sans séparateur central permettra de sauver de 350 à 400 vies par an.