Violences policières : le Conseil de l'Europe avait mis en garde la France

L'attention sur les violences policières s'est accrue avec les affaires Adama Traoré et Théo.
L'attention sur les violences policières s'est accrue avec les affaires Adama Traoré et Théo. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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avec AFP , modifié à
De nombreux témoignages font état d'insultes et d'un usage de la force disproportionné lors d'interpellations.

Le gouvernement français avait été mis en garde en 2015 par le Conseil de l'Europe contre les brutalités policières, dont a été notamment victime en février le jeune Théo. Dans un rapport rendu public vendredi, une délégation du Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements dégradants (CPT) s'est dite préoccupée par les témoignages de mauvais traitements infligés par des policiers lors d'interpellations.

Les personnes interrogées, dont des mineurs, ont indiqué avoir reçu des coups volontairement portés par des policiers lors de leur interpellation et parfois dans l'enceinte des locaux de police. Certaines ont mis en cause des policiers des brigades anti-criminalité (BAC), déclarant avoir reçu des coups alors qu'elles se trouvaient menottées dans un véhicule.

Usage de la force, insultes, racisme, homophobie... Usage excessif de la force, coups au visage lors de l'interpellation, plaquage intempestif au sol, maintiens au sol de la tête avec le pied sur le visage, serrage excessif des menottes, allégations d'insultes, notamment à caractères raciste ou homophobe, sont déplorés dans ce rapport. Les propos ont été lors d'une visite de postes de police, de prisons et d'établissements de santé pour détenus effectuée du 15 au 27 novembre 2015.

"S'agissant des allégations des personnes placées en garde en vue relatives à des coups qu'elles auraient reçus ou à des insultes dont elles auraient fait l'objet lors de la visite de la délégation, aucun élément objectif ne permet de les établir. Par ailleurs, aucune vérification contradictoire n'a été sollicitée", a soutenu le gouvernement français dans sa réponse du 30 novembre 2016 publiée par le Conseil de l'Europe. "Les autorités françaises rappellent qu'elles ne sauraient tolérer la moindre violence inappropriée de ses forces de l'ordre", a insisté le gouvernement.