"Violences policières" envers les bénévoles à Calais : des "accusations sans fondement", selon la maire

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Dans un communiqué, la maire de Calais a tenu à saluer le travail des forces de l'ordre. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Plusieurs associations qui viennent en aide aux migrants de Calais ont transmis un rapport au Défenseur des droits sur le "harcèlement" que leurs bénévoles disent subir de la part des forces de l'ordre. 

La maire de Calais Natacha Bouchart (Les Républicains, LR) a dénoncé "les accusations sans fondement" formulées mardi par les associations d'aide aux migrants sur des "violences policières excessives" et "l'intimidation" des CRS envers les bénévoles. Dans un rapport fondé sur les témoignages de 33 bénévoles et transmis mardi au Défenseur des droits Jacques Toubon, les associations fustigent "la systématicité et la persistance du harcèlement des volontaires" qui "interrogent fortement sur le dévoiement de l'utilisation par les forces de l'ordre des moyens de coercition".

"Respect et dignité". "Si ces accusations étaient avérées, il ne fait aucun doute que les auteurs de ce rapport auraient déposé une requête auprès du Procureur de la République et de l'Inspection Générale de la Police (IGPN). Ces mêmes associations - qui ne trouvent leur existence qu'au travers de discours haineux et diffamants envers les forces de l'ordre - agissent à des fins purement médiatiques et politiques", affirme Natacha Bouchart dans un communiqué. "La pression migratoire est contenue par l'action des forces de l'ordre qui, en dépit de provocations permanentes de la part de certains associatifs et dans des conditions sensibles, assument avec respect et dignité les missions de maintien de l'ordre public qui leur sont dévolues dans notre état de droit", ajoute la maire LR de Calais.

De rares plaintes. La préfecture du Pas-de-Calais avait de son côté qualifié les accusations des associations "d'allégations non démontrées". Et d'insister : "Les rares plaintes déposées ou les signalements auprès de l'IGPN n'ont conduit jusqu'à présent à aucune condamnation ou mise en accusation d'un policier pour des violences sur des membres d'associations, pas plus que sur des personnes migrantes".

Si les associations dénoncent régulièrement des "violences policières" envers les migrants, officiellement entre 350 et 400 dans le Calaisis qui gardent l'espoir de passer clandestinement en Grande-Bretagne, c'est la première fois qu'elles publient un document centré sur le harcèlement qu'elles disent subir.

Les associations dénoncent "l'indifférence du parquet". Au cours des huit derniers mois, les volontaires associatifs ont ainsi été victimes de 666 incidents de surveillance policière, contrôles d'identité répétés, arrestations et fouilles, ainsi que de violences physiques et verbales", avaient affirmé mardi dans un communiqué Help Refugees, l'Auberge des migrants, Utopia 56 et Refugee Infobus. Face à "l'indifférence du parquet de Boulogne-sur-Mer", les associations ont saisi le Défenseur des droits pour qu'il "fasse avancer diplomatiquement les choses", a expliqué Éléonore Vigny, chargée du plaidoyer pour l'Auberge des migrants.