Violences à l’école : lancement d’une "enquête de victimation" chez les professeurs

Le ministre a détaillé mercredi les mesures envisagées pour lutter contre la violences à l'école. (Photo d'archives)
Le ministre a détaillé mercredi les mesures envisagées pour lutter contre la violences à l'école. (Photo d'archives) © Eric Feferberg / AFP
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Jean-Gabriel Bourgeois, édité par Mathilde Belin , modifié à
Le ministre de l’Éducation nationale a annoncé mercredi le lancement d’une enquête auprès des professeurs afin de dresser un état des lieux des agressions verbales et physiques dont ils font l'objet. 

Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a annoncé mercredi le lancement d’une "enquête de victimation" des professeurs, après le braquage d’une enseignante avec une arme factice à Créteil par un de ses élèves. "Nous allons mettre en place à grande échelle une enquête directe auprès des personnels et des professeurs, c’est ce qu’on appelle parfois une 'enquête de victimation', de façon à avoir une vision claire du vécu des professeurs dans notre système", a déclaré Jean-Michel Blanquer à l’occasion d’un point presse, où il a détaillé les mesures du plan de lutte contre les violences à l'école.

"Le professeur ne doit pas se sentir seul". Jean-Michel Blanquer recevait mercredi matin des recteurs d’académies, après la montée en puissance du mouvement #pasdevague, sous lequel des professeurs ont dénoncé les violences verbales et parfois physiques dont ils sont victimes de la part de leurs élèves mais aussi l’inertie des établissements et des rectorats. "Le professeur ne doit pas se sentir seul, il doit pouvoir compter sur une équipe et sur la direction (…) C’est un droit du professeur de signaler et un devoir de l’établissement d’apporter une réponse", a ajouté le ministre. 

"Pas d’impunité". Ainsi, l’Éducation nationale entend apporter une sanction systématique à chaque incident recensé, a estimé Jean-Michel Blanquer. "Ce qui est important est surtout d’assurer une réponse systématique de l’établissement à chaque rapport d’incident. De nombreux établissements le font déjà mais ce qui doit changer, c’est que tous les établissements doivent le faire. C’est l’idée qu’il n’y a pas d’impunité dans notre système et qu’il y a des réponses proportionnées à chacun des faits, petits, moyens ou grands, qui adviennent dans un établissement", a martelé le ministre.

Vers une "période probatoire" pour les élèves exclus. Parmi les mesures présentées jeudi, a été détaillée l’instauration une période probatoire d'un mois maximum aux élèves exclus de leur établissement. "Concrètement, cela signifie que quand cet élève revient dans son établissement, une période probatoire est définie", a annoncé Jean-Michel Blanquer. Durant cette période probatoire, l’élève devra chaque jour se présenter au bureau du CPE ou du chef d’établissement, afin de faire un point sur "son attitude au cours des dernières 24 heures, sur sa bonne réintégration, sur sa capacité à rattraper son retard, de façon à ce qu’on s’assure que l’élève exclu a bien intégré les conséquences de sa sanction et qu’il soit reparti sur le droit chemin", a précisé le ministre. 

Par ailleurs, chaque collège et lycée devra tenir un registre où seront consignés tous les incidents; un professeur agressé sera systématiquement accompagné par sa hiérarchie au dépôt de plainte; et les conseils de discipline seront simplifiés. Enfin, le ministre souhaite développer les "sanctions de responsabilisation" (repeindre un mur tagué, par exemple) et a réitéré la possibilité de voir des forces de l'ordre "au cas par cas" dans des établissements. Le plan d'action complet contre ces violences sera présenté d'ici le 15 décembre.