Environ 500 militants et sympathisants antifascistes ont manifesté vendredi soir à Paris en mémoire de Clément Méric, jeune militant tué dans une rixe avec des skinheads en 2013, alors que la cour d'assises de Paris condamnait deux de ses agresseurs à 11 et 7 ans et en acquittait un troisième.
"Clément ! Clément ! On oublie pas, on pardonne pas", "Siamo tutti antifascisti" (Nous sommes tous antifascistes, en italien), ont notamment scandé les manifestants qui ont défilé dans le calme derrière une banderole à l'effigie de Clément Méric de la Place de la République au quartier de Ménilmontant, dans l'est de la capitale.
Procès Clément Méric: La cour d'assises de #Paris condamne Esteban Morillo à 11 ans de réclusion, Samuel Dufour à 7 ans d'emprisonnement et Alexandre Eyraud est acquitté. Manifestation toujours en cours sur Paris. #ClémentMéric#Méric#DIRECTpic.twitter.com/Tur8qptf9f
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) 14 septembre 2018
Une brève bagarre qui a conduit à la mort de l'étudiant de 18 ans. Au même moment, la cour d'assises de Paris rendait son verdict dans le procès de trois ex-skinheads impliqués dans la mort du jeune militant le 5 juin 2013, lorsque l'étudiant de 18 ans s'était écroulé, mortellement blessé, lors d'une brève bagarre entre militants "antifa" et "skin" d'extrême droite. Esteban Morillo, qui avait reconnu être l'auteur des coups mortels, a été condamné à 11 ans de prison, Samuel Dufour, reconnu coupable de port d'arme -un poing américain - mais pas d'avoir frappé Clément Méric à sept ans. Le troisième accusé, Alexandre Eyraud, qui n'a porté aucun coup, a été acquitté.
Mort de Clément Méric: Fin de la #manifestation parisienne où plusieurs centaines de personnes étaient présentes. #ClémentMéric#Méric#DIRECTpic.twitter.com/qH4SnabE43
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) 14 septembre 2018
"La justice a reconnu qu'il s'agissait d'un crime politique". "Les peines de prison ne ramèneront pas Clément", se désolait Camille, une jeune femme 30 ans, qui ne souhaitait pas donner son identité. "L'important c'est que la justice a reconnu qu'il s'agissait d'un crime politique". "Je ne me réjouis pas (du verdict, ndlr)", a expliqué Khalid, 29 ans. "On voulait voir si le procès avait changé les agresseurs de Clément, mais manifestement ça n'est pas le cas", a-t-il ajouté. La manifestation s'est dispersée dans le calme vers 20h45.