Valérie Faudon : "Le nucléaire est reconnu" pour lutter contre le réchauffement climatique

Valérie Faudon, déléguée générale de la SFEN.
Valérie Faudon, déléguée générale de la SFEN. © Europe 1.
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A.D , modifié à
Farouche défenseure de l'énergie nucléaire, Valérie Faudon a assuré que la filière était la moins émettrice de gaz à effet de serre et qu'elle assurait une production d'électricité optimale.
INTERVIEW

Nicolas Hulot a déclaré lundi qu'il faudrait fermer jusqu'à 17 centrales nucléaires d'ici 2025. Valérie Faudon, déléguée générale de la SFEN (Société française d’énergie nucléaire), un think tank qu'elle définit comme un organisme qui "réfléchit sur les débats techniques et économiques de la filière nucléaire" était l'invitée de la matinale d'Europe 1 au lendemain de cette déclaration du ministre de la Transition écologique. Et défend l'énergie nucléaire.

Le démantèlement ? "On n'en est pas là". La priorité mondiale selon elle est la lutte contre le changement climatique. "On l'a vu au G20", souligne-t-elle. "Le nucléaire est reconnu par les experts internationaux du climat - le Giec - comme l'une des solutions de lutte contre le réchauffement climatique", appuie-t-elle. "La France grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables a déjà éliminé les émissions de sa production électrique. Aujourd'hui, c'est le pays industrialisé qui émet le moins de gaz à effet de serre. (...) On a besoin d'électricité qui fonctionne 24 heures sur 24. Cinq cents sites industriels en France sont reliés directement sur le réseau à haute tension et 70% des Français vivent déjà en ville", insiste-t-elle, refusant d'envisager la question du démantèlement des centrales voulu par le gouvernement. "On n'en est pas là aujourd'hui", justifie-t-elle. 

Le nucléaire est aussi décrié pour le traitement de ses déchets. Un argument que balaye également la déléguée générale de la SFEN : "La filière sait tout à fait gérer ses déchets et elle apporte énormément de bénéfices écologiques", contrecarre-t-elle.

S'attaquer "aux transports et à l'habitat". Le cheval de bataille est ailleurs, selon Valérie Faudon : "Remplacer du nucléaire bas carbone par des (énergies) renouvelables bas carbones ne permet pas de diminuer les émissions. Ce qu'il faut, c'est s’attaquer avant tout au secteur de l'économie qui émet énormément de GES." Les gaz à effet de serre sont émis par la combustion des énergies fossiles, rappelle la spécialiste, au rang desquels charbon, pétrole. Il faut donc réfléchir au "transports et à l'habitat", précise Valérie Faudon. "En ce sens, le plan annoncé par Nicolas Hulot sur les transports va dans le bon sens."