Un rescapé de Charlie Hebdo : "je ne serai pas aux commémorations"

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M.Du avec François Coulon
Le journaliste Fabrice Nicolino, journaliste rescapé de la tuerie de Charlie Hebdo, n'assistera pas aux commémorations des attentats. Il dénonce une récupération politique. 
INTERVIEW

La semaine d'hommages aux victimes se termine dimanche avec un grand rassemblement Place de la République à 11 heures. Des milliers de personnes sont attendues alors que François Hollande et Anne Hidalgo dévoileront une plaque au pied d'un chêne du souvenir planté spécialement pour l'occasion. Johnny Hallyday sera également sur scène pour interpréter sa chanson "Un dimanche de janvier". Le Coeur de l'Armée Française jouera une chanson de Jacques Brel, "Les prénoms de Paris", et un texte de Victor Hugo sera lu. Mais le journaliste Fabrice Nicolino, journaliste rescapé de la tuerie de Charlie Hebdo, n'y assistera pas. Il dénonce une récupération politique.

"Une certaine récupération politique, voire politicienne". "je n'y serai pas parce que je suis très mal à l'aise par rapport à ce que l'on peut appeler une certaine récupération politique voire politicienne du dossier du terrorisme et des attentats de janvier et de novembre", dénonce-t-il. "J'ai le sentiment que le président Hollande a voulu par là relancer sa carrière politique qui est quand même mal en point". Il ajoute :"je trouve ça vraiment très très désolant. Et la cause de mes amis morts ou de ceux qui ont été gravement blessés le 13 novembre vaut mieux que cette récupération politicienne".

La question du vivre ensemble. Alors, faut-il se passer de ce genre de cérémonies ? Pour Fabrice Nicolino, la réponse est clairement oui. Il appelle plutôt à faire vivre "les valeurs réelles et positives qui sont les nôtres et on s'en sentira mieux". Ce combat du vivre ensemble "ne se marie pas bien avec les commémorations officielles et les dévoilements de plaque, les médailles à titre posthume et toute cette falbala pseudo-républicainne qui m'ennuie profondément", conclut-il.