Un homme jugé pour avoir volontairement transmis le sida

L’homme avait menti à ses anciennes compagnes. Il se savait porteur du VIH et ne peut le nier.
L’homme avait menti à ses anciennes compagnes. Il se savait porteur du VIH et ne peut le nier. © DAMIEN MEYER / AFP
  • Copié
Salomé Legrand édité par C.O.
Un homme comparaît dès lundi devant la cour d'assises des Deux-Sèvres pour avoir volontairement transmis le sida à plusieurs femmes. Il a volontairement menti à ses compagnes.
TÉMOIGNAGE

Il multipliait les conquêtes et leur a transmis le virus du sida, dont il se savait porteur. Un homme de 42 ans comparaît à partir de lundi et jusqu’à mercredi à Niort devant la cour d’assises des Deux-Sèvres pour "administration de substance nuisible ayant entraîné une infirmité permanente".

Informé depuis 2003. L’homme avait menti à ses anciennes compagnes. Il se savait porteur du VIH et ne peut le nier. Son médecin, qui va témoigner au procès malgré le secret médical, avait informé l'accusé de séropositivité le 10 octobre 2003 en l’entretenant longuement de la nécessité de se soigner et d’avoir des rapports protégés.

"Il m'a montré un test négatif". L’homme n’a fait ni l’un ni l’autre et a même manipulé ses compagnes, comme Séverine rencontrée quatre ans plus tard à une soirée : "Je lui avais demandé de se protéger, il a retiré le préservatif. Je l'ai rappelé plus tard pour lui dire qu'il était hors de question que l'on ait des relations s'il ne se protégeait pas. Et il m'a appelé une ou deux semaines plus tard pour me dire qu'il avait fait un test, que je vienne le voir. Il m'a montré un test qui était négatif. Jamais je n'aurais pu imaginer que quelqu'un puisse montrer un faux test, ce n'est même pas imaginable", confie-t-elle.

Il risque jusqu'à 15 ans de prison. Après deux ans de relation, Séverine apprend par la rumeur que son compagnon se vante de multiplier les conquêtes alors même qu’il a le sida. Depuis elle a retrouvé au moins trois autres femmes contaminées par le même homme. Sept ans après la première plainte, il comparaît libre lundi et risque jusqu'à quinze ans de prison.